« Le simple fait de parler une langue est apparemment suffisant pour le ministère de la Justice » – .

« Le simple fait de parler une langue est apparemment suffisant pour le ministère de la Justice » – .
« Le simple fait de parler une langue est apparemment suffisant pour le ministère de la Justice » – .

L’Association professionnelle des traducteurs et interprètes assermentés (BBVT) tire la sonnette d’alarme sur la grave pénurie de traducteurs et d’interprètes au ministère de la Justice. « De nombreux interprètes et traducteurs évitent la justice et la police en tant que clients. Les affaires judiciaires sont donc retardées », explique l’attaché de presse Henri Boghe. “C’est tellement problématique que pour les affaires judiciaires, il suffit apparemment que vous parliez une langue, vous n’avez même plus besoin d’être un interprète qualifié.” Les associations du secteur de la traduction et de l’interprétariat demandent à s’asseoir autour de la table. “Il est grand temps que le ministre Van Quickenborne prenne nos préoccupations au sérieux.”

Le greffe du tribunal de première instance francophone de Bruxelles a envoyé mercredi un mail à plusieurs interprètes indiquant qu’ils recherchaient trois personnes parlant finnois pour la période du 3 au 6 janvier. « Tout indique qu’il s’agit d’interprètes pour le processus des attaques », indique un communiqué de presse de BBVT. « Le fait qu’au sein du ministère de la justice on considère que parler deux langues est suffisant pour interpréter est une parodie du métier d’interprète et de tous les efforts de professionnalisation au sein du ministère de la justice depuis 2014. Il est urgent de faire la profession plus attractive.

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Mais de nombreux interprètes et traducteurs évitent la justice et la police en tant que clients. “Les missions ne sont pas payées à l’heure, mais à la minute et les tarifs sont malheureusement bas”, semble-t-il. « En conséquence, il y a une pénurie aiguë d’interprètes. Ceux qui le font sont surchargés », dit Boghe. Selon BBVT, le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) avait indiqué dans son mémorandum politique plus tôt cette année qu’il souhaitait rendre le poste plus attractif, mais ces derniers mois, il est devenu clair que peu de choses vont changer. « Au contraire, l’année prochaine, le ministère de la Justice veut économiser encore plus sur les frais de fonctionnement alors qu’il y a une indexation de dix pour cent. Si cela continue, nous craignons de revenir à la situation de 2014-2019. Puis l’argent s’est épuisé en septembre et les interprètes, entre autres, ont dû attendre février pour être payés.

La pénurie d’interprètes est un vieux problème. Le secteur de la traduction et de l’interprétation a déjà averti à plusieurs reprises qu’il y a peu ou pas d’interprètes et de traducteurs assermentés disponibles pour différentes langues de l’UE telles que l’estonien, le finnois, le letton, le lituanien et le slovène. Les services de police bruxellois et alentour trouvent également difficilement un interprète du français vers l’anglais. La Cour suprême de justice a déclaré dans un mémorandum de 2019 que de nombreuses affaires judiciaires sont retardées parce qu’il faut faire appel à des experts et des interprètes, qui ne sont pas toujours disponibles ou qui ont une charge de travail trop importante. « Et cela dans une ville où, en raison des nombreuses institutions internationales, il y a plus d’interprètes au kilomètre carré que partout ailleurs dans le monde », explique Boghe.

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