Avec Knut Hamsun, c’est une recherche tâtonnante d’une vie ordonnée – .

Avec Knut Hamsun, c’est une recherche tâtonnante d’une vie ordonnée – .
Avec Knut Hamsun, c’est une recherche tâtonnante d’une vie ordonnée – .

L’un des trucs qu’avait breveté le Norvégien Knut Hamsun (1859-1952), l’un des écrivains les plus influents du XIXe et du siècle dernier, était de faire recommencer ses personnages, comme s’ils n’étaient pas nés il y a vingt ou cinquante ans, mais hier. C’est comme ça que ça marche super Mystères (1892) à propos d’un homme qui entre un jour dans une communauté villageoise, mais qui est considéré avec suspicion par cette communauté parce qu’on ne sait pas d’où il vient ni quel est le but de sa venue. Le simple fait d’être là un peu est suspect.

Aussi dans Sous l’étoile d’automne (1906), une œuvre du milieu de la très longue carrière d’écrivain de Hamsun, on parle d’un tel redémarrage. Le narrateur est un homme d’âge moyen qui a quitté la ville parce qu’il veut vivre à nouveau à la campagne – la campagne où il a passé son enfance. Hamsun ne dit pas grand-chose sur qui est l’homme ou sur ses origines, peut-être parce qu’il veut un peu rencontrer son héros (d’inspiration autobiographique ?) dans son souhait d’être un homme sans passé. Lorsque le narrateur entame une conversation avec quelqu’un qu’il connaît du passé, il fait remarquer qu’il sait que le narrateur est « devenu une sacrée garce » ces dernières années. Et c’est tout. Aussi dans le reste de l’histoire pratiquement aucun commentaire sur le passé.

Retour à la simplicité

Retour à la campagne, c’est aussi retour à la simplicité. Le narrateur gagne sa vie comme une sorte de touche-à-tout, frappant dans les fermes puis, en échange du gîte et du couvert, par exemple, construisant une conduite d’eau ou abattant un lot d’arbres. Il passe une grande partie de son voyage avec un certain Falkenberg, un homme avec qui il se querelle parfois puis fait la paix d’une manière touchante, presque enfantine. « Sur le chemin du retour, nous avons commencé à boire du vin et à nous promener ; Falkenberg était toujours jaloux. Ensuite, j’ai choisi la coquille dont j’avais besoin, je l’ai détachée et je lui ai donné la boîte. Puis nous sommes redevenus amis.

La simplicité, c’est ce que recherche Hamsun dans ce premier volet d’une trilogie. Mener la vie épurée d’un paysan, plutôt que d’être soumis aux aléas d’une vie urbaine, comme le montre Affaméqui peut être considéré comme un précurseur de ce livre. Sous l’étoile d’automne, traduit couramment par Marianne Molenaar, est un livre touchant. La véhémence des premiers travaux de Hamsun a disparu et les monologues intérieurs déchaînés, par exemple, ne sont plus là. Mais : le narrateur est toujours un étrange haricot. « Neurasthénie… », se murmure-t-il de temps en temps, comme si la relative tranquillité de la vie rurale lui enflammait aussi de temps en temps les nerfs.

Ce sont ces genres d’idiosyncrasies qui font de Hamsun un écrivain si irrésistible, même dans ce travail souvent quelque peu bavard. Le point crucial est quelque chose comme «l’importance». Chez Hamsun, vous traitez généralement avec des personnes qui semblent considérer les choses principales de la vie comme des questions secondaires et qui attachent alors une valeur énorme à des choses qui ne les intéressent pas. Par exemple, pendant la durée d’un roman, les gens recherchent le terrain pour une pièce décorative idiote pour une pipe, mais c’est bien si quelqu’un s’enfuit avec une invention (une sorte de scie automatique) et en tirera probablement des millions. C’est possible, semble dire Hamsun : être libre.

L’article est en néerlandais

Balises : Knut Hamsun tâtonnement recherche ordonné vie

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