Valentine Burucoa, la sage-femme qui rêve d’un système de santé pour les femmes – .

Valentine Burucoa, la sage-femme qui rêve d’un système de santé pour les femmes – .
Valentine Burucoa, la sage-femme qui rêve d’un système de santé pour les femmes – .

Certains se réunissent dans leur école, d’autres dans leur bureau. Valentine Burucoa et Isabelle Verguin étaient plus originales : la colocataire. L’histoire des fondatrices de Jeen, une start-up que les deux jeunes femmes sont venues défendre sur la scène des Impact and Innovation Days organisés le 23 septembre à Houlgate, a commencé sur le canapé d’un appartement parisien. .

Chaque soir, Valentine Burucoa, alors sage-femme, rentre à la maison. “Je l’ai vue revenir déçue du système de santé, proche de l’abandon”, se souvient Isabelle Verguin. De là commence à naître l’idée de Jeen : une start-up qui développerait un système de soins dédié à la femme.

Aujourd’hui, l’entrepreneure de 29 ans continue de donner naissance à des femmes alors qu’elle est de garde à l’hôpital. La journée, elle se concentre sur son projet qui prend forme. La start-up signe cette semaine son premier centre, dans l’Est parisien, avec une ouverture prévue au printemps 2023.

Vision holistique

Un double rôle bienvenu pour cette jeune femme qui rêve d’être sage-femme depuis l’enfance. “L’intérêt était double, je ne me voyais pas arrêter le traitement et compte tenu du projet en question, je me suis dit que c’était pertinent pour garder un pied dans le domaine médical”, estime celui qui compte pourtant quitter l’hôpital début 2023.

Elle sera l’une des premières professionnelles de santé à exercer dans le centre, avec une quinzaine d’autres praticiens. Objectif : offrir aux femmes un parcours de santé complet et continu, qui va de leurs besoins spécifiques comme la gynécologie, à la psychologie, l’ostéopathie, etc.

Pour se rémunérer, ils développent un double modèle : sous-louer des espaces à des praticiens libéraux, et BtoC grâce à une partie événementielle (conférences, yoga prénatal, atelier allaitement, etc.). “L’entreprise contraste avec d’autres entreprises tech, ce n’est pas tant une innovation tech mais pratique, ce qui est attendu depuis très longtemps”, remarque Jean Roubas, directeur de 50 Partners Santé, qui accompagne la jeune poussée.

Un million récolté

Si certains médecins s’y essaient (Owkin, Allisone, etc.), l’entrepreneuriat est rarement une fin en soi pour les professionnelles en soins. « Dans le monde médical, si exigeant, on a rarement le temps ou l’envie de s’intéresser à la création d’entreprise. Cela non plus n’est pas évoqué lors de nos études », note l’entrepreneuse, qui s’est inspirée de Tia, une pépite américaine dédiée à la santé des femmes, très bien accompagnée (100 millions de dollars levés) dans un secteur justement réputé sous-financé.

Quand les étudiants font du babysitting ou de la restauration pour joindre les deux bouts, Valentine Burucoa avait déjà lancé une plateforme. Il y a trois ans, la jeune femme a mis en contact de jeunes parents avec des professionnels de l’accouchement. “C’était mon petit boulot d’étudiante, jusqu’à ce que je sois submergé par la demande”, rigole celle qui se prête depuis, avec son compagnon, à des jeux de levée de fonds et des business plans. Les entrepreneurs ont levé 1 million d’euros avant l’été, dont 620 000 en fonds propres.

Isabelle Verguin, ancienne consultante, est le profil « business » du duo. « L’entrepreneuriat nécessite une prise de risque. Les professionnels de santé sont impliqués dans la gestion des risques au quotidien », note-t-elle. Et de conclure, sur leur complémentarité : « Elle rêve et je suis là pour dire que ça coûte trop cher. »

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