“Demain, je perdrai tout”, crie un boulanger du Doubs en détresse dans une vidéo – .

“Demain, je perdrai tout”, crie un boulanger du Doubs en détresse dans une vidéo – .
“Demain, je perdrai tout”, crie un boulanger du Doubs en détresse dans une vidéo – .

La vidéo a été mise en ligne le 17 novembre au lendemain du courrier reçu par Alexandra Faure et son mari. Une lettre mentionnant les nouveaux tarifs de l’électricité prévus par EDF pour 2023. Augmentation de 322 %. Ces boulangers de Valdahon (Doubs) n’ont pas dormi de la nuit. Dans un moment de grand désespoir, le boulanger a posté une vidéo. Au bord des larmes, elle se confie sur ses difficultés, et celles d’autres artisans comme elle.

Sa facture annuelle d’électricité pourrait passer de 16 000 à 40 000 euros en 2023 ! Et aucune aide ne se profile pour ces boulangers du Doubs. Le boulanger a décidé de parler en vidéo. Une vidéo d’une dizaine de minutes partagée plus de 4000 fois.

Tout d’abord, je voudrais que vous compreniez qu’il ne s’agit pas d’un cri d’alarme individuel, c’est un cri de rage pour tous les artisans de France et plus particulièrement les boulangers.

Alexandra Faure, boulangère à Valdahon (Doubs)

Elle reprend son souffle, se contient et continue.

Je suis désespéré pour ce qui va se passer dans les mois à venir, je suis désespéré pour moi-même, pour l’investissement que j’ai donné, pour les 18 heures de travail quotidien qui seront réduites à néant. Je suis désespérée pour mon mari, pour mes employés, je suis désespérée parce que leur avenir est en jeu. Notre avenir de commerçants est plus menacé que jamais.

Avec son mari, Alexandra a ouvert il y a 8 ans une boulangerie à Valdahon. La marque « À Croquer » a bonne réputation, les pâtisseries sont bien appréciées selon les clients. Alexandra Faure est dans la vente et la gestion, son mari dans la boulangerie, la pâtisserie et la viennoiserie. Avec eux travaillent deux salariés et deux apprentis.

Malgré sa clientèle fidèle, Alexandra Faure craint de devoir mettre la clé sous la porte et de ne pas pouvoir assumer l’explosion de ses dépenses due à la flambée des prix de l’énergie. Impossible de répercuter l’augmentation sur le prix de la baguette ou du cupcake. Ses prochaines factures vont exploser. Elle a fait une comparaison. En février 2022, sa facture mensuelle d’électricité était de 2900 euros. En février 2023, il devrait atteindre 7900 euros.

Le boulanger du Doubs n’est pas le seul à crier de colère pour alerter sur la situation de la profession.

Les boulangers sont comme les autres grandes entreprises consommatrices d’énergie. Réfrigérateurs, cuves de fermentation, four… la facture de gaz et d’électricité est importante.

Mais pas assez pour déclencher une aide gouvernementale. Le coussin s’applique aux contrats dont le prix de référence du mégawattheure (MWh) pour la partie fourniture est supérieur à 325 €/MWh. Le seuil ne sera pas franchi par cette boulangerie du Doubs. La boulangerie ne consomme pas assez pour bénéficier du tampon électrique.

“Alors demain je vais tout perdre, on va tous tout perdre” lance la boulangère dans sa vidéo.

Elle remercie ses clients fidèles et les supplie de les soutenir, que les Français soutiennent les artisans. Elle regrette que dans sa ville, une boulangerie industrielle de plus vienne concurrencer les artisans.

Alexandra a depuis reçu énormément de soutien et d’appels de collègues boulangers à travers la France. Cela lui a redonné du baume au cœur, l’envie de se battre.

Ça aide à se mettre en mode guerrier, on va frapper à toutes les portes.

Alexandra a déposé il y a quelques jours un dossier sur le site d’EDF pour chercher des solutions. Elle a reçu le 22 novembre un appel d’un médiateur régional d’EDF qui lui a donné l’espoir de trouver des solutions. Rien d’écrit mais elle sent que sa vidéo va faire bouger les lignes et ça lui donne de l’espoir.

En déplacement, lundi 21 novembre en Bourgogne dans une boulangerie, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie a invité les entreprises soucieuses du paiement de leurs factures 2022, «déposer un dossier» sur le site des impôts. “Nous ferons le nécessaire pour apporter de l’aide à ceux qui en ont besoin..” Pour qu’aucune boulangerie ne ferme.

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