l’essentiel
Des phénomènes de pollution sont observés sur le bâtiment de la cimenterie et dans les lotissements voisins. De quoi provoquer la colère des riverains et de la municipalité qui ont demandé en vain des comptes à la direction du site industriel.
L’événement s’est déroulé les vendredi 23 et samedi 24 décembre provoquant la colère et l’incompréhension des habitants. La pollution du site de la cimenterie Lafarge à Port-la Nouvelle est observée depuis deux jours. Des riverains de l’usine, notamment dans la Cité des Mouettes, ont en effet remarqué de la poussière noire sur le toit et la façade du site industriel, mais aussi sur leurs habitations, terrasses et leurs véhicules.
“Toutes les maisons situées à moins d’une centaine de mètres de l’usine ont été touchées” s’indigne un habitant. « Cela a duré deux jours. Il y avait de la suie partout. C’était terrible. Nous avons alerté les autorités, la municipalité et la direction de Lafarge pour des explications car nous ne savons pas si cette pollution est nocive. Nous avons voulu que l’usine s’arrête temporairement suite à cet incident, mais elle a continué à fonctionner. Nous l’avons respiré sans nous en rendre compte. C’est la goutte qui a fait déborder le vase. » s’énerve cet habitant de la cimenterie.
« Ça fait dix ans qu’on nous dit que ça va s’arranger mais c’est toujours le même problème » témoigne un habitant également touché par ces dépôts noirs. « Nous ne voulons pas que l’usine parte mais que la cohabitation se passe mieux. C’est notre santé qui est en jeu » il ajoute.
Un incident que le maire de la commune, Henri Martin, regrette. Ce dernier a alerté les autorités préfectorales suite à des plaintes de riverains. « Nous attendons une réponse de la direction de Lafarge qui n’a pas jugé opportun pour l’instant de nous informer de la poussière noire qui s’est échappée de l’usine. C’est regrettable”.
Visiblement agacés par la situation, plusieurs habitants du quartier s’en sont pris aux employés du site lors des marchés hebdomadaires du vendredi à Sigean et du samedi 24 décembre à Port-La Nouvelle. Forcément, avec plus d’une centaine d’employés, la plupart habitant le quartier, tout le monde connaît quelqu’un de l’usine.
Contacté mardi 27 décembre, le service de presse du groupe Lafarge n’a pas répondu à nos sollicitations, nous renvoyant au lundi 2 janvier afin d’avoir plus d’informations sur les raisons de cet incident.
D’après nos informations recueillies auprès d’un technicien d’usine, ces poussières noires ne seraient pas “nuisible” et ne présenterait pas “pas de risque pour la santé”. Il s’agirait concrètement d’un incident technique sur l’usine. A savoir une panne sur un ventilateur permettant le dépoussiérage dans une unité de traitement du coke de pétrole, un combustible solide, principalement à base de carbone, utilisé dans les cimenteries. Ce qui nécessite une montée en température à 60°C pour être broyé et aspiré. Ce souci technique, associé à des conditions météorologiques particulières avec une absence de vent et un taux d’humidité élevé, a favorisé ces dépôts de poussières de coke de pétrole sur l’usine et ses abords. Un autre incident technique, sans conséquence extérieure, s’est produit durant le week-end à la cimenterie qui, de ce fait, est à l’arrêt.
Seule incertitude : aucune explication n’a encore été donnée sur le fait que, malgré cet échec constaté, le processus de dépoussiérage s’est poursuivi, au grand dam des habitants. Bien que notre Source nous ait dit qu’il faut des mois pour obtenir les budgets pour ces dépoussiérages. L’argent étant maître des horloges, y compris dans l’industrie, il faut agir au plus vite.
