un accident du travail en cause au tribunal de Castres – .

un accident du travail en cause au tribunal de Castres – .
un accident du travail en cause au tribunal de Castres – .

l’essentiel
En avril 2020, un employé d’une entreprise de granit de Burlats a eu la main écrasée par un bloc de 17,5 tonnes. Son patron est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Castres pour blessures involontaires et infractions au code du travail.

“Sa main gauche est morte et il y a beaucoup de choses qu’il ne peut plus faire”, explique Me Nathalie Bizot qui défend les intérêts d’un père castrais victime d’un accident du travail le 29 avril 2020 à Burlats. Son patron, le président de l’entreprise Brachot, a comparu mardi devant le tribunal correctionnel de Castres pour blessures involontaires et une série d’infractions au Code du travail. Il lui est notamment reproché d’avoir « bradé la sécurité de ses salariés » en ne formalisant pas par écrit les procédures à suivre et en ne proposant pas de formation.
La victime, salariée “multitâche” depuis 2017 sur ce dépôt de granit qui appartient à ce groupe international, passant de l’accueil des clients à la manutention pendant ses journées de travail, déchargeait un bloc de granit au moment de l’accident. Il devait faire passer un câble relié à un pont roulant autour du bloc de 17,5 tonnes pendant que son collègue le soulevait avec un chariot élévateur qui « ne supporte pas une charge supérieure à 16 tonnes ».

“Une confession rétrospective”

“C’est une procédure que nous avons mise en place et qui fonctionne”, assure le dirigeant de l’entreprise. Un protocole transmis oralement entre salariés, “à la papa” souligne le président. “Une procédure qui ressemble à Jo la gère et fonctionne tant qu’il n’y a pas d’aléas”, ajoute l’avocat du salarié qui a dû “improviser” ce jour-là pour passer le câble gêné par une bosse sur le bloc. “Il faut trouver des solutions et on fait avec le matériel qu’on a et les idées lumineuses du moment”, témoigne la victime qui a utilisé une cale en bois pour tenter de faire glisser le câble. Mais le bloc lui a écrasé la main pendant la manœuvre. “Ce qui était imprévisible, c’est qu’il a mis la main sous la charge”, plaide l’avocat de l’entreprise, évoquant le fait que les salariés avaient une “formation continue pragmatique et pratique” même si rien n’était écrit. “Ce qui choque mon client, c’est qu’on nous dise que tout est bien fait et que ce qui s’est passé est de sa faute”, rétorque Me Bizot.

Surtout depuis l’accident, la procédure de déchargement a changé, les employés disposent d’équipements adaptés, dont un chariot élévateur plus puissant, et une formation leur a été dispensée. « Des aveux a posteriori », indique également le procureur Freddy Marta qui a requis 15 000 € d’amende. Le tribunal a réservé sa décision le 7 février.

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