un boucher qui a « tout perdu » témoigne – .

un boucher qui a « tout perdu » témoigne – .
un boucher qui a « tout perdu » témoigne – .

Trop aisé pour recevoir des aides, trop pauvre pour être à l’abri financièrement, Nicolas, boucher à Dax, raconte sur RMC qu’il a dû fermer son établissement, après avoir subi de plein fouet l’épidémie de Covid-19 puis la hausse du prix du l’énergie. Après avoir tout perdu, il est tombé en dépression et a tenté de se suicider.

Partout en France, la crise énergétique et l’inflation ont raison de nombreux artisans. Restaurants étoilés ou non, boulangers, bouchers et autres commerçants sont contraints de suspendre leurs activités voire parfois de mettre la clé sous la porte face à l’augmentation des factures, notamment pour l’électricité.

C’est ce qui est arrivé à Nicolas, boucher à Dax, qui a dû fermer sa boucherie. « J’avais ouvert un établissement avec mon fils. D’abord, nous avons pris le Covid-19 et les couvre-feux. Nous avons perdu 80 % de nos clients et aujourd’hui nous nous retrouvons avec des factures EDF impossibles à payer », raconte-t-il ce jeudi dans « Apolline Matin » sur RMC et RMC Story.

“J’ai doublé le prix. On est passé en un an de 9 à 18 cents le kilowattheure. Ils détruisent l’artisanat”, déplore l’artisan boucher, qui affirme ne pas avoir pu percevoir d’aide, étant de 800 euros au-dessus du plafond lui permettant d’en bénéficier.

Dépression et tentative de suicide

Sa boucherie fermée, Nicolas affirme avoir fait une dépression, allant même jusqu’à tenter de se suicider. « Je me suis retrouvé dans la forêt avec un nœud coulant autour du cou, nous nous sommes séparés avec ma femme. J’ai tout perdu. J’ai eu la chance de trouver du travail mais j’ai des amis qui vont y aller », prédit-il. Nicolas l’assure, les aides auraient pu l’aider à « survivre » alors que 40 % des bouchers et charcutiers sont exclus du bouclier tarifaire.

Aujourd’hui, dans la boucherie où il travaille, il constate le désarroi des clients : « Hier, une dame est allée à la boucherie, elle m’a demandé de peser un saucisson pour savoir combien ça allait lui coûter. Les gens n’ont plus rien. Ils tuent des artisans et tuent des gens. Dans quel monde vivons-nous ? Ce n’est pas possible. On fera le bilan à la fin de l’année mais le taux de suicide va exploser, je vous le garantis ».

Une année 2023 encore plus compliquée ?

Le cas de Nicolas illustre tout le “problème des aides”, note l’économiste Olivier Babeau. “Vous les ciblez pour faire baisser le coût et il y a des gens qui sont trop riches pour être pauvres, trop pauvres pour être riches, et des gens qui sont dans la moyenne”, déplore le président de l’Institut Sapiens, craignant une croissance beaucoup plus faible. en 2023 où l’État devrait être obligé de réduire sa dette.

Mardi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a appelé les fournisseurs d’énergie à faire des efforts. Un peu plus tôt, c’est Elisabeth Borne qui a annoncé de nouvelles aides pour les boulangers. Et ce jeudi, c’est au tour des restaurateurs d’être reçus à Bercy.

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