Peugeot prépare la montée en puissance de son offre électrique. La marque au lion a dévoilé jeudi soir au CES de Las Vegas un concept-car qui pose les jalons de ses futures voitures à batterie, avec des innovations esthétiques et technologiques que l’on devrait retrouver sur des modèles sortant d’usine à partir de 2025.
Le constructeur n’a pas à rougir de ses ventes électriques aujourd’hui, grâce à la Peugeot e-208, qui représentait près d’une immatriculation sur 10 sur ce créneau en France l’an dernier. Pourtant, son catalogue ne propose que deux modèles, la e-208 et la e-2008, deux versions de véhicules initialement conçues pour la motorisation thermique.
Être numéro un en Europe en 2030
Cependant, l’offre va s’étoffer rapidement. “Nous allons lancer cinq modèles 100% électriques d’ici 2024”, plaide Linda Jackson, la patronne de la marque. Celle-ci ne vendra des voitures zéro émission qu’en 2030. A cette époque, “l’ambition est de faire de Peugeot la première marque électrique d’Europe”, précise-t-elle, ce qui s’annonce difficile face à des concurrents comme Volkswagen, Renault ou Tesla.
Pour atteindre son objectif, la dirigeante promet « une transformation radicale de la marque », dont le concept-car dévoilé à Las Vegas sera la boussole. Baptisé Inception, le véhicule ne préfigure pas un modèle en particulier, mais « inspirera les futurs produits de la marque, même les plus compacts, à partir de 2025 », annonce Peugeot.
Pour incarner cette “nouvelle ère”, le constructeur a choisi non pas un SUV mais une berline, ce qui fait déjà preuve d’audace ces jours-ci. Matthias Hossann, le directeur du design qui a succédé à Gilles Vidal, lui a donné une silhouette très élancée, seulement 1,34 mètre de haut et 5 mètres de long.
Cette posture dynamique est accentuée par un pare-brise qui semble s’incliner à l’infini jusqu’au pied du conducteur. A l’avant, la signature lumineuse aux phares en forme de griffes se fond dans la calandre, qui devrait devenir une nouvelle marque de fabrique de Peugeot.
800 kilomètres d’autonomie
D’un point de vue technique, l’Inception repose sur la grande plateforme STLA, l’une des quatre bases techniques que le groupe Stellantis entend utiliser sur ses 14 marques à partir de 2024. Conçue dès l’origine pour les véhicules électriques, cette plateforme permettra d’accueillir batteries d’une autonomie allant jusqu’à 800 kilomètres. La recharge rapide est annoncée à 30 kilomètres par minute.
« Nous allons lancer cinq modèles 100 % électriques d’ici 2024, explique Linda Jackson, la patronne de la marque.Reuters
Quant aux innovations technologiques, c’est un festival, comme c’est la règle pour un concept-car. La surface vitrée, avec des verres traités contre les UV et la chaleur, dépasse les 7 mètres carrés grâce à un toit panoramique qui va d’un bout à l’autre de la voiture. Les côtés du véhicule peuvent afficher des messages ou le niveau de charge de la batterie.
La conduite à portée de main
Mais le plus spectaculaire se passe au poste de conduite, beaucoup plus raffiné. Le tableau de bord a disparu, tout comme le volant, qui a été remplacé par une sorte de gros joystick rectangulaire, appelé Hypersquare, avec une cellule circulaire à chaque coin. Il faudra littéralement conduire “du bout des doigts”, sans essayer de tourner l’hypercarré, mais simplement en touchant les cellules, dans un geste similaire à celui des jeux vidéo.
Cette refonte radicale de la conduite ressemble à quelque chose d’un film de science-fiction. Jérôme Micheron, le directeur produit de la marque, précise néanmoins que ce « cockpit » prendra place dans un nouveau modèle à partir de 2026.
Cela ne ferait-il pas peur à certains clients ? “Nous faisons des tests, et nous sommes assez confiants”, répond-il. Les retours sont très bons. Il refuse néanmoins de confirmer qu’il s’agira d’une configuration standard et non d’une option.
