Faillites en série pour un promoteur – .

Faillites en série pour un promoteur – .
Faillites en série pour un promoteur – .

Après Réal Bouclin de Groupe Sélection, un autre grand promoteur immobilier montréalais se retrouve au bord du gouffre en raison des dettes colossales de centaines de millions de dollars accumulées par ses entreprises.

L’entrepreneur Ronen Basal, inconnu du grand public, est à l’origine d’une dizaine de projets d’immeubles locatifs d’envergure dans le Grand Montréal.

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Capture d’écran, Facebook

Ronen Basil. Entrepreneur

C’est lui notamment qui a piloté la construction à Brossard d’un immeuble de 127 logements sur le site où devait initialement se trouver la Tour Tysel, par le promoteur Tyronne Candappa, qui n’a jamais soulevé de terre.

« Nous voulions grandir trop vite. […] On avait 350 employés », a-t-il déploré, rencontré dans un restaurant en bordure du boulevard Décarie à Montréal, en décembre, pour expliquer ses difficultés.

Il ne s’en cache pas : il envisage désormais la faillite personnelle.

Ses entreprises doivent plus de 30 millions de dollars à Revenu Québec et font l’objet d’une enquête fiscale qui soupçonne un stratagème.

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Photo Chantal Poirier

Une maison d’une valeur de 2 millions de dollars à Côte-St-Luc a été saisie par Revenu Québec en mai dans le cadre d’une poursuite contre Ron Basal.

Récemment, l’une de ses sociétés a déposé une demande de protection judiciaire. Elle a indiqué son intention de faire une proposition à ses créanciers pour des dettes totalisant, pour cette seule affaire, 276 millions de dollars.

Depuis 2018, six autres de ses entreprises ont fait faillite.

Même un chalet d’une valeur de 1,6 million de dollars que possède Basal à Saint-Donat dans Lanaudière est sur le point d’être repris par une banque, selon lui.

Plusieurs créanciers, dont un prêteur privé, et des particuliers le poursuivent en parallèle.

Ses deux parents, Baruch et Judith Basal, qui occupent des postes dans les entreprises, ont annoncé en août leur intention de faire une proposition à leurs créanciers. Leurs dettes conjointes s’élèvent à 23 millions de dollars.

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Photo fournie par une Source journalistique

Un chalet d’une valeur de 1,6 M$ appartenant à la famille Basal à Saint-Donat est sur le point d’être repris par un créancier, selon le promoteur.

Assis au restaurant, Ronen Basal a critiqué le travail de Revenu Québec qui, selon lui, aurait aggravé ses problèmes financiers en retenant le paiement des sommes attendues (remboursements de TPS et TVQ) et en rendant nerveux ses prêteurs.

« Ils ont tué une famille. […] Ils m’ont lavé avec des pénalités et des intérêts », a-t-il déclaré.

“L’objectif est de vendre les immeubles pour avoir de l’argent pour les créanciers gagistes et dégager une somme pour les créanciers ordinaires”, a expliqué Gaetano Di Guglielmo, vice-président senior du cabinet MNP, en charge du dossier de restructuration d’une des entreprises.

“Entre autres choses, il doit un créancier garanti, Romspen, je pense que c’est 230 millions de dollars”, a-t-il expliqué.

BÂTIMENTS CONSTRUITS PAR LES SOCIÉTÉS ENQUÊTÉES

1. 7070, chemin de la Côte-Saint-Luc

2. 6700, L’Avenue, Côte-Saint-Luc

3. 6710, chemin de la Côte-Saint-Luc

4. 6250, avenue Lennox, Montréal

5. 10 150 boulevard Saint-Laurent, Montréal

6. 5792, avenue Parkhaven, Côte-Saint-Luc

7. 8115, boul. du Saint-Laurent, Brossard

Les nombreuses faillites de ses entreprises attirent actuellement l’attention du fisc, qui soupçonne un « stratagème » (schème en anglais) en cours.

Selon le stratagème décrit par Revenu Québec, plusieurs entreprises de Basal ont réclamé d’importants remboursements de TPS et de TVQ au fisc, avant de faire faillite et de transférer leurs actifs immobiliers à d’autres entreprises.

Ils n’ont donc pas payé les impôts qu’ils devaient payer lors de la réalisation des projets immobiliers, selon le fisc.

Revenu Québec a fait une descente dans les bureaux du centre-ville du syndic Litwin Boyadjian en mai et a saisi la résidence personnelle de Basal à Côte-St-Luc, révèlent des documents judiciaires.

” Entreprises [de Basal] sont redevables à Revenu Québec à hauteur de plus de 30 millions de dollars pour la TPS et la TVQ, les taxes d’affaires du Québec et les retenues à la Source des employeurs », fait valoir le fisc dans un document déposé à la Cour canadienne des impôts.

Dans une interview, Ronen Basal a nié avoir fait quoi que ce soit d’illégal et a déclaré que son principal prêteur, Romspen, avait pratiquement pris le contrôle de ses entreprises après le début de ses problèmes.

Un enquêteur de Revenu Québec dit avoir consulté le rapport annuel 2020 de Romspen indiquant qu’un prêt à une entreprise Basal en faillite aurait généré un rendement de 5,6 % pour le prêteur.

Romspen n’a pas répondu à un e-mail.

« Puisqu’un dossier est présentement sous enquête, nous n’avons aucune information à caractère public à vous communiquer », a indiqué un porte-parole de Revenu Québec dans un courriel.

  • Ronen Basal a été actif dans l’industrie du diamant avant de se lancer dans l’immobilier. Revenu Québec allègue dans une poursuite que des entreprises de la famille Basal ont été poussées à la faillite en 2013 après la disparition de millions de dollars en diamants. Dans une interview, M. Basal a cependant fortement contesté cette version des faits.

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Tags: Faillites série pour promoteur