Elle découvre qu’elle est mariée par erreur à deux hommes en demandant une copie de son acte de naissance – .

“Madame, vous savez que dans notre pays il est interdit d’être bigame”. Catherine, héraultaise de 51 ans, n’en revient pas. Au bout du fil, une employée de la mairie de Gonesse dans le Val d’Oise où elle est née lui a dit qu’à cause d’une erreur administrative elle était mariée depuis plusieurs années à deux hommes : son vrai mari mais aussi le maire. de sa commune.

Catherine découvre le pot de roses en juin 2022. Alors que son fils de 29 ans vient de mourir, la retraitée est plongée dans un tourbillon administratif. C’est à la réception de deux documents qu’elle a constaté l’anomalie. Si sur l’acte de mariage elle est bien mariée à la bonne personne, la version de l’acte de naissance est très différente. “C’est bien inscrit que je me suis mariée en 2006, le problème c’est que ce n’est absolument pas le nom de mon mari qui est écrit ici mais celui du maire qui nous a réunis”, explique Catherine.

“Si quelque chose arrive à mon mari…”

Une carapace qui n’est pas sans conséquences. Aux yeux de la loi Catherine est bien l’épouse du maire de sa commune car l’acte de naissance prime sur l’acte de mariage. Une spécificité qui inquiète l’Héraultaise car, selon elle, s’il “arrive quelque chose à mon mari alors je n’aurais droit à rien puisque je ne suis pas vraiment mariée avec lui”, explique-t-elle.

Selon l’avocate qui s’occupe du dossier, cette erreur peut en réalité poser des problèmes de succession : « Par exemple la pension de réversion… comment peut-elle faire pour succéder à un mari qui n’est pas son mari après tout ? peut causer beaucoup de problèmes.

Les mairies se renvoient la balle

Mais le problème ne semble pas alerter plus que cela les administrations municipales. Catherine n’en est pas à son coup d’essai pour essayer de trouver des solutions avec eux, mais le retraité ne semble pas être leur priorité. Chaque appel se déroule de la même manière : elle réexplique son histoire à la personne en ligne mais n’obtient aucune réponse à ses questions. Pire encore, au fil des mois, les mairies préfèrent lui renvoyer la balle plutôt que de lui apporter une solution concrète. Catherine soupire.

Or, dans cette affaire, le coupable est tout trouvé pour l’avocat qui s’occupe du dossier : « C’est juste une erreur commise par la mairie de naissance lors de la transcription de l’acte de mariage ». La faute est “bien entendu réparable”, explique l’avocat, rassurant.

« Grand-mère est bigame !

Pour ce faire, Catherine doit faire une demande de rectification d’erreur ou d’omission dans un acte civil, un document Cerfa qui doit lui être transmis par sa mairie de naissance. Une fois envoyée, la procédure prendrait alors entre un et deux mois avant que son acte de naissance ne soit changé et qu’elle puisse laisser cette histoire derrière elle.

Après le stress occasionné, Catherine préfère prendre cette mésaventure comme une plaisanterie. “Mamie est bigame, c’était le sujet de discussion à Noël cette année !” sourit le retraité dans un éclat de rire.