L’étonnant couple de seigneurs à l’origine du projet contesté par l’ex-préfet d’Indre-et-Loire – .

En Touraine, tout le monde reconnaît l’ivoire Morgan de Mira Grebenstein. Dès que la jolie voiture aux allures de bolide des années 30 se gare à Tours, c’est une petite attraction qui attire les curieux. Mira Grebenstein n’est pas seulement la conductrice d’une voiture de collection, elle est la nouvelle propriétaire du Château Louise de La Vallière, transformé en hôtel de luxe cinq étoiles. “Lorsque Mira est arrivée il y a quatre ans, tout le monde a adoré ce nouveau venu. Maintenant, ils courent après elle : une amie vicomtesse me harcèle depuis des semaines pour la présenter et tout le monde rêve d’être invité à son bar à champagne ! », dit Alain Magnan, fin connaisseur de la société tourangelle et ami de l’intéressé avec qui il va chiner le dimanche.

Il faut l’avouer, la nouvelle châtelaine de La Vallière dénote dans le Landerneau de Touraine, étouffante et sans grande fantaisie. «Je sais ce qu’on dit de moi, la blonde suisse qui est arrivée avec son argent. Je ne suis pas stupide, je sais que, pour les gens, je n’avais pas ma place ici. Mais je cherchais un lieu pour créer un hôtel, et La Vallière s’est imposée à moi », explique Mira Grebenstein, assise dans le bar feutré de son château, pantalon de tweed impeccable, cheveux blonds hitchcockiens.

Patron des temps modernes

L’emblème du château est en effet Louise de La Vallière, favorite du roi Louis XIV, qui y vécut durant les premières années de sa vie. Après trois ans de travaux et une rénovation pharaonique, ce joyau, construit par adjonctions successives jusqu’au 19ème^e siècle, a été inauguré en octobre en tant qu’hôtel de luxe, décoré par Jacques Garcia. Rien n’a été laissé au hasard, le personnel en tenue d’époque utilise même des prénoms d’emprunt aux accents Grand Siècle. La maîtresse des lieux, si elle se salit les mains et sert parfois au restaurant, signe sa correspondance en l’écrivant en calligraphie avec “Favoritely yours”.

« Je défends une forme de sobriété environnementale que j’ai mise en place dans le château, mais aussi une inventivité technique, qui ensemble doivent permettre de préserver la vie. » Xavier Aubry

Aujourd’hui, ce n’est plus la réputation de Mira qui ébranle la Touraine, mais plutôt les projets orwelliens de son mari Xavier Aubry, dont le succès financier a permis de payer les 15 millions d’euros de travaux de restauration du château. En décembre, la presse s’était fait l’écho de l’affaire du limogeage de l’ancienne préfète d’Indre-et-Loire, Marie Lajus. Cela aurait payé son opposition au projet d’incubateur élaboré par Xavier Aubry et soutenu par de nombreux élus locaux. Sous le nom de Da Vinci Labs, ce laboratoire high-tech devrait voir le jour dans deux ans, sous les ors d’un bâtiment futuriste de 4 000 mètres carrés au cœur du domaine de La Vallière…

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