le « patron » de Toro à Auch n’était-il qu’une figure de proue ? – .

le « patron » de Toro à Auch n’était-il qu’une figure de proue ? – .
le « patron » de Toro à Auch n’était-il qu’une figure de proue ? – .

l’essentiel
La propriétaire du restaurant Le Toro et son cuisinier sont poursuivis pour travail dissimulé. L’Urssaf a détecté plusieurs “anomalies” et a saisi la justice. L’affaire a été jugée ce jeudi au tribunal d’Auch.

D’un côté Urssaf et 8 ex-employés d’un bar-restaurant Auscitain, Le Toro. De l’autre, deux amis d’enfance, le patron du Toro et son « cuisinier ». Elle a été poursuivie pour « exécution de travail dissimulé », lui pour les mêmes motifs et aussi pour « gestion d’une entreprise commerciale malgré une interdiction judiciaire ».

En 2018, le restaurant ouvre dans la ville basse, à Auch. Lors d’un banal contrôle par l’Urssaf, les agents ont constaté, selon eux, des “anomalies”. Ils décident alors de pousser plus loin leurs investigations et considèrent qu’il y a plusieurs infractions : réduction des heures travaillées par les salariés, absence de fiches de paie, pas de contrat de travail pour certains, etc. L’Urssaf décide de saisir la justice.

De plus, des questions sont soulevées quant au véritable chef de l’establishment. La justice soupçonne le “cuisinier” d’être le vrai patron. Pourtant, ce dernier a été condamné en 2017 par la cour d’appel de Toulouse à une interdiction de commerce de 15 ans, pour abus de biens sociaux. Celle dont le nom figure sur les documents officiels de l’entreprise, son “amie d’enfance qui l’a vu naître”, est soupçonnée d’être une “femme de paille”, une prête-nom.

Certains témoignages d’employés confirment les enquêteurs dans ce sens : ce serait lui qui les a embauchés, qui signe les chèques, certains disent n’avoir jamais vu “le patron”. De plus, à l’époque, elle occupait un poste à temps plein d’infirmière auxiliaire. Ce que le procureur juge difficile à assumer avec la tenue d’un restaurant ouvert du matin au soir.

Elle encourt 6 mois de prison avec sursis et 3 000 € d’amende. Pour lui, le procureur a requis 2 ans de prison avec sursis et 10 000 € d’amende. “Il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles”, s’agace-t-elle. La décision sera prise le mois prochain. Le restaurant a depuis fermé.