la véritable histoire derrière le film “As bestas” – .

la véritable histoire derrière le film “As bestas” – .
la véritable histoire derrière le film “As bestas” – .
Margo Pool et Martin Verfondern, dans une image tirée du documentaire “Santoalla”, réalisé par Andrew Becker et Daniel Mehrer, et sorti en 2017. LABORATOIRES OSCILLOSCOPE / YOUTUBE

LETTRE DE MADRID

Fondu au noir. Deux mots apparaissent sur le grand écran : “A Margo”. Après deux heures et quart d’apnée dans le thriller rural franco-espagnol de Rodrigo Sorogoyen, En tant que bestas, ce prénom nous ramène à la réalité. Pas celle du cinéma madrilène où est encore projeté ce film, succès tant critique – avec dix-sept nominations aux Goyas, les César espagnols – que public – 330 000 spectateurs en France et près de 600 000 en Espagne. Mais celui du « crime de Petin », comme on appelait l’affaire qui l’inspirait. Ou l’histoire de la torture subie par un couple d’étrangers, incarné à l’écran par les acteurs français Marina Foïs et Denis Ménochet, venus s’installer dans un hameau reculé du nord-ouest de l’Espagne, et confrontés à l’extrême intolérance d’une famille des éleveurs locaux.

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A Santoalla do Monte, un hameau isolé situé sur les hauteurs de la commune de Petin, en Galice, où Martin Verfondern a été tué par son voisin en 2010, sa veuve, Margo Pool vit toujours dans leur maison. Entourée de ses moutons, cette femme de 69 ans aux yeux bleus est devenue la dernière habitante de la localité, où elle poursuit, seule, le rêve qu’ils avaient ensemble de retourner à la terre. A la presse nationale ou locale, elle explique que sa place est ici, là où repose son mari. Et que, si elle partait, ceux qui auraient tout fait pour leur rendre la vie impossible et les chasser d’ici auraient gagné…

Ce couple, non pas français mais hollandais, était venu en 1998 pour reconstruire leur vie loin du bruit de la ville. Arrivés d’Amsterdam, où Margo Pool était secrétaire et Martin Verfondern, électricien, le quadragénaire est tombé amoureux de Santoalla do Monte. Ils ont acheté une maison délabrée au milieu de la cinquantaine d’hôtels particuliers en ruine, abandonnés au cours des dernières décennies par des habitants partis chercher un avenir meilleur dans la ville ou en Amérique latine.

Remèdes et menaces

Margo et Martin ont rénové leur maison et cultivé la terre. Et ils ont sympathisé avec la seule famille qui habitait encore le hameau, celle de Manuel Rodriguez, raconte « Ô Gafas » (« les lunettes »), septuagénaire régnant sur les lieux, avec sa femme, Jovita, et leurs deux fils adultes de trente ans, Julio, l’aîné, et Juan Carlos, le plus jeune, souffrant d’un handicap intellectuel. Sans doute pensaient-ils que ces « hippies » se lasseraient vite de la vie à la campagne et qu’ils partiraient. En aucun cas ils ne réclameraient leur part des bénéfices de l’exploitation des 355 hectares de « montagnes communales ».

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Tags: véritable histoire derrière film bestas