Las Vegas, son strip, ses néons, ses casinos, ses folles nuits et bientôt son Grand Prix : un événement aux enjeux pharaoniques pour la F1 dans sa conquête de l’Amérique, qui “sera la plus grande course de tous les temps”, a promis Lewis Hamilton .
• Lisez aussi : Formule 1 : Lance Stroll disputera le Grand Prix de Bahreïn dimanche
• Lisez aussi : Oscar Piastri, Nyck de Vries et Logan Sargeant, les trois nouveaux visages de la F1
• Lisez aussi : Voici les 3 équipes à surveiller cette saison
Ces mots, le pilote britannique, septuple champion du monde, les a prononcés en novembre dernier. Une formulation aussi retentissante que le moteur de sa Mercedes, au volant de laquelle il venait de dessiner des “beignets” en faisant fumer ses pneus, devant des milliers de fans et de curieux réunis au coeur de “Sin City”, lors d’une opération promotionnelle visant à donner un avant-goût du spectacle à venir.
Le grand rendez-vous est fixé au samedi 18 novembre, en nocturne, et sera le 22e et avant-dernier Grand Prix de la saison. Celle d’un dénouement peut-être, pour les lauriers à tisser. Celle d’une revanche aussi, plus de quarante ans après les deux premières “courses au parking” sur un terrain attenant à l’hôtel Caesars Palace, un “Very Bad Trip” illustrant l’impossibilité de s’implanter ensuite sur le marché américain.
Mais les temps ont beaucoup changé. Depuis que la société américaine Liberty Media a pris le contrôle de la Formule 1 en 2017, elle a mis en place une stratégie d’expansion au pays du Nascar et de l’IndyCar. Et cela se traduit par une forte croissance de son intérêt, boosté notamment par la série Netflix “Drive to Survive”, également aux audiences qui explosent sur ESPN.
« Là, c’est sérieux »
Ainsi, en plus du bien établi GP des États-Unis à Austin (Texas), celui de Miami (Floride) s’est ajouté au calendrier l’an dernier. Et Las Vegas pour compléter le set, avec un pari que le directeur général de la F1, Stefano Domenicali, espère remporter.
« C’est un moment incroyable pour nous. Je me souviens évidemment quand nous étions ici dans un parking. Mais c’est sérieux. C’est une grande déclaration de confiance et de conviction que la F1 est forte ici et le sera encore plus à l’avenir”, a-t-il déclaré à l’AFP en novembre.
AFP
Stefano Domenicali, directeur général de la F1.
A huit mois de l’échéance, seul le bâtiment comprenant la zone des stands et le paddock a commencé à être érigé. Ce lieu, financé à hauteur de 500 millions de dollars, dont l’acquisition du terrain, par Liberty Media, sera permanent et visité par les touristes toute l’année.
Pour le reste, « les délais de construction et de mise en place varieront dans chaque zone, en fonction des infrastructures. Nous allons vraiment commencer le travail en juin », a déclaré Renee Wilm, PDG du GP de Las Vegas, à la chaîne locale KTNV fin janvier.
L’idée est de construire le circuit urbain de 6,12 km avec 14 virages en sections, dont le tracé passera devant différents spots incontournables, comme la salle de spectacle MSG Sphere, le Bellagio ou le Caesars Palace, tout en évitant de perturber le quotidien. hôtels. Des passerelles seront également placées au-dessus des principales artères de la ville qui seront fermées pour le GP.
“Partenariat à vie” souhaité
“Beaucoup de choses ne seront prêtes qu’à la dernière minute”, a toutefois prévenu M. Domenicali. “Mais nous avons affaire à un professionnalisme incroyable de la part des personnes qui travaillent avec nous.”
Pour l’avenir, Mme Wilm sait que “ce sera un week-end difficile pour la circulation” à Las Vegas. “Mais nous pensons que l’expérience que nous créons et la valeur ajoutée qu’elle apportera à la ville compenseront largement les inconvénients.”
Ainsi, selon un rapport de la firme Applied Analysis, les retombées économiques du Grand Prix ont été estimées à 1,3 milliard de dollars. C’est potentiellement deux fois plus que ceux du Super Bowl (600 millions de dollars). Plus de 900 millions proviendront des dépenses sur place des spectateurs, estimées à environ 100 000 par jour le week-end.
Alors que les billets les moins chers ont été fixés à 500 $, la fourchette est large. Il existe aussi des forfaits pour les très grosses fortunes, allant de… 1 à 5 millions de dollars (!), garantissant un quasi-accès.
La machine à sous de marque F1 semble en être à ses balbutiements à Vegas, car début février, les autorités locales ont approuvé un plan de fermeture du Strip pendant le GP pour les dix prochaines années. “Nous prévoyons un partenariat à vie”, a déclaré le commissaire du comté de Clark, James Gibson.
Et Stefano Domenicali de se frotter les mains : “aux Etats-Unis, on ne fait qu’effleurer ce qu’on peut faire”.