Reportage Afrique – Dans l’est du Cameroun, des jeunes filles dans les mines d’or [2/2] – .

De notre envoyé spécial à Betare Oya,

Assise à côté d’une jeune maman et de son bébé qui pleure, cette jeune fille de 13 ans, que l’on appellera Armelle, frappe le rocher de toutes ses forces, gênée par le soleil qui transperce sa tente. Armelle a rejoint cette mine il y a un an après avoir quitté l’école. Elle vient d’une famille pauvre comme les dizaines de jeunes sur ce site. Car sur les sites aurifères, ce sont souvent des femmes et des jeunes filles qui s’occupent du lavage. ” On met le sable dans le mercure, on rince et on prend l’or dedans », détaille l’un d’eux.

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Jeunes filles exposées à la maladie et à la maltraitance

Ils passent la journée les pieds trempés dans des mares d’eau boueuse et polluée par le mercure pour nourrir leur famille. Malheureusement, il arrive souvent qu’ils reviennent les mains vides, mais ce n’est pas leur seul malheur. Selon Amina Suzanne, responsable d’une ONG qui s’occupe de cette problématique, ces jeunes filles sont aussi exposées à des maladies et maltraitances en tout genre : « Dans les chantiers, il n’y a pas que le lavage ou le creusement qui se produit, il y a aussi beaucoup d’autres choses comme le viol ou même le mariage précoce. »

” C’est même une réalité, puisqu’on a retrouvé des jeunes filles avec des enfants, il y en a qui sont aussi enceintes, confirme Olivier Munde, responsable du centre social Betare Oya. C’est un combat de titans que nous menons dans le quartier de Betare Oya. Je pense que c’est le mandat du ministère des affaires sociales de promouvoir les droits de l’enfant et de lutter contre les violences faites aux femmes et aux autres ; car beaucoup de filles se retrouvent sur ce chantier. »

Même s’il n’y a pas de statistiques précises sur la présence des jeunes filles sur les sites miniers. Au Cameroun, il est interdit aux jeunes de moins de 18 ans de travailler sur les sites miniers.

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