Accusé d’avoir escroqué la bourgeoisie angevine, un fils de bonne famille devant le tribunal de Paris – .

Accusé d’avoir escroqué la bourgeoisie angevine, un fils de bonne famille devant le tribunal de Paris – .
Accusé d’avoir escroqué la bourgeoisie angevine, un fils de bonne famille devant le tribunal de Paris – .
Quatre familles ont porté plainte contre Guillain Méjane, notamment pour escroquerie. Mais aucune enquête n’a encore été ouverte contre lui. DR PHOTO

Dans les dîners de la bonne société angevine, le bruit courait que l’offre était irrésistible. La brochure promettait “investissements alternatifs à haut rendement” avec un “capital garanti”. Mais surtout, il fallait voir ce jeune commerçant passionnant, dont le courage et l’ambition étonnaient les convives. Guillain Méjane, diplômé d’une école de gestion, fils d’une comtesse de la région, ancien employé de Microsoft, avait même surmonté son handicap pour gravir le Kilimandjaro, avec ses prothèses aux deux jambes et au bras droit, dans une émission de prime time sur TF1. La proposition, par l’intermédiaire de sa société NFT Investment enregistrée à Hong Kong, s’est lancée dans les rêves de fortune de ce petit « who’s who » aristocratique.

Dix ans plus tard, il ne reste de ces promesses de richesse que le souvenir amer d’une faillite collective. Une cinquantaine de clients de Guillain Méjane sont désormais parties civiles à son procès, qui débute devant le tribunal de Paris lundi 6 mars. Celui qui s’est présenté comme un expert en trading est soupçonné d’escroquerie et de blanchiment d’évasion fiscale. Au lieu d’étaler des plus-values, il laisse une ardoise de près de 16 millions d’euros, dilapidés sur les marchés financiers et sur les dépenses personnelles. Devant le tribunal, cet as du pitch commercial n’aura pas à expliquer les mécanismes de la spéculation high-yield, mais ceux de la “pyramide de Ponzi”, ce modèle d’arnaque qui lui a fait passer du surnom de “petit génie de la finance” à celui de « Madoff de Maine-et-Loire ».

Plus-values ​​stratosphériques

Le projet est né d’une amitié d’enfance. Un duo complémentaire de deux fils de bonne famille. Guillain, c’est le joueur, le risque-tout, le bavard passionné de bourse. En 2011, il vient d’être licencié de Microsoft pour faute grave. Gaëtan, ingénieur des Arts et Métiers, plus posé, vient de terminer trois ans de contrats sur des plateformes pétrolières. Lui aussi est à la recherche d’un nouveau défi pour relancer sa carrière.

Le jeune ingénieur porte également un patronyme qui facilite l’accès aux grandes familles angevines : Odart de Rilly d’Oysonville. Il sera l’administrateur de l’entreprise, mais surtout le « pourvoyeur de clients ». Il n’a pas à explorer très loin. Son travail de représentant des ventes commence avec sa propre famille. Ensuite, des dîners aux soirées, le bouche à oreille fait merveille. Ces deux promettent de transformer l’épargne dormante en gains en capital stratosphériques.

Dès les premiers mois, les clients affluent. Certains sont de retour dans le pot avant même d’avoir vu les premiers bénéfices. Une châtelaine, qui a confié aux enquêteurs qu’elle était tombée amoureux » de Guillain Méjane, payé 200 000 euros puis 100 000 euros supplémentaires, grisés par le « des mails charmants qui se voulaient rassurants de l’agent de change. Lequel promet même de reverser 10% du jackpot de son entreprise à des associations caritatives.

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