Un gang très organisé à la tête du procès pour meurtre de l’ex-manager de Jul – .

Un gang très organisé à la tête du procès pour meurtre de l’ex-manager de Jul – .
Un gang très organisé à la tête du procès pour meurtre de l’ex-manager de Jul – .
  • Karim Tir était le manager de Jul lorsqu’il a été tué par balle alors qu’il conduisait une voiture en région parisienne.
  • Les enquêteurs estimant que cet assassinat s’inscrit dans un contexte criminel marseillais, l’affaire a fini d’être instruite dans les Bouches-du-Rhône, où elle est jugée devant la cour d’assises d’Aix-en-Provence à partir de ce lundi.
  • Le procès s’inscrit dans la rivalité entre les familles Tir et Remadnia, et illustre aussi la préparation d’un assassinat, semble-t-il préparé, sur une cible rendue plus visible du fait de la proximité avec Jul.

Cette nuit du 11 au 12 juin 2014, la voiture de Karim Tir, alors manager de Jul, termine sa course sur un rond-point à Asnières, dans les Hauts-de-Seine. Arrivés presque aussitôt sur place, les secouristes constatent que la victime présente un cuir chevelu au crâne. Puis très vite sa mort, suite à des coups de feu, pas à un accident de la route. Le procès pour l’assassinat de Karim Tir se tient à partir de lundi, et pour trois semaines, devant la cour d’assises d’Aix-en-Provence. Huit personnes comparaissent dans cette affaire, dont trois sont accusées d’homicide volontaire avec préméditation commis en bande organisée. Selon l’ordonnance de renvoi, ce gang compte deux autres membres présumés, eux-mêmes assassinés depuis.

Lors de son audition, au lendemain de l’assassinat de Karim Tir, Jul a qualifié la victime de “meilleur manager de France”. Il indique ne le fréquenter que “à titre professionnel”, sans jamais se sentir “menacé”. Le chanteur ne peut présenter aux enquêteurs le téléphone portable avec lequel il l’a rejoint, “l’ayant cassé par inadvertance après avoir tenté de joindre son manager, pour se prévaloir, à plusieurs reprises ». Jul doit être cité comme témoin lors de ce procès qui se tient dans les Bouches-du-Rhône, Paris s’est en effet dessaisi en décembre 2015 au profit de Marseille : « L’assassinat de Karim Tir, bien qu’ayant lieu en région parisienne, a été pleinement partie d’un contexte criminel ancien à Marseille », écrit l’ordonnance de renvoi.

“Une cible plus facile à atteindre”

Depuis le début des années 2000, deux clans, deux familles pourtant liées l’une à l’autre au départ, se livrent une guerre fratricide sur fond de trafic de drogue dans la cité de Font Vert, dans le 14e arrondissement de Marseille. Une vingtaine de règlements de comptes sont attribués à cette rivalité entre les familles Tir et Remadnia, dont plusieurs ont déjà donné lieu à des poursuites judiciaires. Ce qui frappe dans celui qui s’ouvre lundi, ce n’est pas tant la description désormais mieux connue de cette « vendetta », mais l’illustration d’un règlement de compte très organisé.

Du fait de sa proximité avec Jul, Karim Tir est décrit par les enquêteurs comme “une cible plus facile à atteindre” que son frère Hichem Tir, victime d’une tentative d’assassinat quelques mois plus tôt puis entré dans la clandestinité totale. “Ses activités de manager de l’auteur-compositeur-interprète Jul, qui avait le vent en poupe et connaissait déjà un succès retentissant, lui ont donné une visibilité propice à sa surveillance et à son suivi”, précisent les enquêteurs. Ils mettent également en évidence une “alliance très structurée dans laquelle il y avait une hiérarchie et une répartition des rôles”.

Traqueurs, brouilleurs, brassards de police, etc.

Un témoin entendu sous couvert d’anonymat explique par exemple avoir hébergé dans un appartement de Saint-Gratien, en région parisienne, quatre hommes “venus de Marseille”. Il ne connaît pas leurs noms mais précise qu’ils sont restés “un mois et demi, ne sortant que pour traquer leur cible”. Il décrit également aux enquêteurs les moyens utilisés pour traquer la voiture de leur cible : traqueurs, brouilleurs, cagoules, brassards de police… dossier patchwork assez discutable », indique Me Anna Maria Sollacaro, avocate d’un des principaux prévenus. « Que ce soit Jul, Johnny Halliday, je m’en fous, j’aimerais que ce procès soit dégonflé, pour que ce ne soit pas un procès-spectacle. »

caroline delabroy

Balises : fortement organisé gang barre meurtre essai juillet exmanager

Tags: gang très organisé tête procès pour meurtre lexmanager Jul