En Espagne, un policier en civil poursuivi pour abus sexuels après avoir eu des relations avec des militants anarchistes qu’il surveillait – .

En Espagne, un policier en civil poursuivi pour abus sexuels après avoir eu des relations avec des militants anarchistes qu’il surveillait – .
En Espagne, un policier en civil poursuivi pour abus sexuels après avoir eu des relations avec des militants anarchistes qu’il surveillait – .

LETTRE DE MADRID

Un policier à Barcelone le 8 octobre 2017. CHRISTIAN MINELLI / NURPHOTO VIA AFP

Lorsqu’ils ont eu des relations sexuelles avec Dani, un majorquin de 31 ans, extraverti, dragueur et drôle, ils étaient certainement consentants. Mais coucher avec un installateur de climatiseur aux sympathies anarchistes, cimier, piercing et étoile du chaos tatoué autour du genou, qu’ils avaient rencontré dans les centres libertaires de Barcelone. Ne pas coucher avec le pire « ennemi » possible : un policier, qui est de service.

Cinq des relations de cet officier de la police nationale espagnole – le site d’actualités La Directe qui a révélé l’affaire en a identifié au moins huit durant les deux ans et demi qu’a duré son infiltration dans les réseaux anarchistes et séparatistes de la cité catalane – a décidé de porter plainte pour abus sexuels continus, atteinte à l’intégrité morale, révélation de secrets et privation de l’exercice des droits fondamentaux.

Alors que l’Espagne a récemment approuvé la loi dite du “oui c’est oui”, qui plaçait l’absence de consentement au centre de la définition du viol (plus que la violence ou l’intimidation), le cas du policier infiltré au sein du mouvement antifa a alimenté la débats en Espagne.

Certains, amusés, voyaient dans le policier une sorte de cupidon héroïque. Les autres, outrées, ont dénoncé une objectivation des femmes incompatible avec le discours féministe de l’exécutif de gauche. De plus, pour obtenir des informations d’intérêt douteux, dans des centres autogérés aux activités plutôt non subversives.

L’entre-deux de “Dani”

Tout a commencé en juin 2020, alors que le pays sortait tout juste du premier confinement. Un certain Daniel Hernandez Pons se rend alors pour la première fois dans le gymnase du centre autogéré « féministe et anticapitaliste » La Cinetika, installé dans un ancien cinéma squatté du quartier de San Andreu à Barcelone. Il cherche un endroit pas cher pour s’entraîner. Tatoué, portant des tee-shirts à messages, il s’est rapidement fait des amis dans les milieux d’extrême gauche, séparatistes et libertaires.

Barcelone, connue depuis le 19e siècle pour la vigueur de ses mouvements anarchistes, en regorge. On voit « Dani » à la fois dans le centre social occupé de Can Masdeu, logé dans une léproserie abandonnée depuis les années 1950, avec son potager communautaire et ses activités dominicales, et dans l’ancienne usine autogérée de Can Batlló, dans la Kasa de la Muntanya, une ancienne caserne de gendarmerie squattée près du Parc Guëll, ou à l’espace culturel coopératif de La Comunal…

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Balises : Espagne infiltré policier poursuivi sexuel abus relations anarchiste activistes surveillance