Un automobiliste d’une soixantaine d’années est décédé mardi après avoir été victime d’un grave accident dans la matinée, vers 7 heures du matin, sur le chantier de la gare du Blanc-Mesnil, sur la ligne 16 du Grand Paris Express. « Cette personne était employée par une société de transport, mandatée par un fournisseur du groupement d’entreprises, dirigé par Eiffage Génie Civil, chargé des travaux, précise la Société du Grand Paris (SGP). Au cours d’une opération de manutention, la victime a été heurtée par une lourde charge. »
Une palette aurait pu tomber sur la victime, qui a été “immédiatement prise en charge par les secours, avant de décéder à l’hôpital dans l’après-midi” des suites de ses blessures”, poursuit la SGP dans un communiqué. publié en début de soirée.
Le chantier est à l’arrêt depuis l’accident. “Des investigations sont en cours pour déterminer les circonstances exactes de ce dramatique accident”, ajoute la SGP.
Ce n’est pas le premier accident grave, qui survient sur ce chantier pharaonique, comme le déplorent l’Union départementale de la CGT et la Fédération CGT de la construction du Grand Paris, dans un communiqué rédigé dans la matinée. “Il y a eu trois morts depuis le lancement de ce grand projet et une dizaine d’accidents très graves”, a rappelé la CGT, avant de connaître l’issue fatale de cet accident.
Parmi eux, en décembre 2020, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), Abdoulaye Soumahoro, 41 ans, salarié chez Eiffage, est décédé après être tombé dans un malaxeur sur le tunnelier de la ligne 16. En janvier 2022, Joao Baptista Miranda, 61 ans, également compagnon chez Eiffage, est décédé en gare de Saint-Denis, après avoir été écrasé par une plaque de métal. C’est également là qu’un employé de la société Arc est grièvement blessé aux pieds.
La CGT appelle à plus d’inspections
Toujours en Seine-Saint-Denis, à Aulnay, en mai 2021, un intérimaire a perdu une main suite à un accident. Le même mois, au Bourget, un autre intérimaire est percuté par un bloc de béton. Puis, deux autres salariés de l’entreprise de Brézillon ont perdu l’usage de leurs pieds en juillet 2021, dans la même gare.
Dans la nuit du 4 au 5 juillet 2022, un ouvrier s’est fait arracher le bras par le convoyeur du tunnelier d’Aulnay-sous-Bois, sur ce même chantier de la future ligne automatisée 16, qui reliera Saint-Denis au Noisy-Champs (Seine-et-Marne) d’ici 2028.
A l’heure où des travaux herculéens se concentrent sur le département, le syndicat appelle une nouvelle fois à “un renforcement des moyens de l’inspection du travail pour contrôler les chantiers gigantesques en cours sur notre territoire (Jeux Olympiques, Jeux Paralympiques, Grand Paris)” .
Si le syndicat note la création d’une unité spéciale au sein de l’inspection du travail, “l’unité régionale d’appui et de contrôle des grands chantiers”, il déplore son manque de moyens. « Comment faire un travail rigoureux avec moins de 10 inspecteurs pour couvrir une vingtaine de sites et des milliers d’ouvriers ? », demande-t-il dans son communiqué.
Concernant les chantiers de jeux, l’inspection du travail a pourtant déjà procédé à 500 interventions, qui ont abouti à 29 décisions d’arrêt de travail, selon la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et de la solidarité d’Ile-de-France (Drieet). . Le ministère du Travail recense pour sa part 87 accidents sur ces ouvrages, dont onze graves mais aucun mortel.
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