(New York) Les prix du pétrole ont terminé en nette baisse mardi après des propos du patron de la banque centrale américaine (Fed) suggérant une nouvelle accélération du rythme de hausse des taux, ce qui pourrait peser sur la demande d’or noir.
Publié à 6:28
Mis à jour à 15h03
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a perdu 2,89 dollars, soit 3,4%, pour finir à 83,29 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en avril, a chuté de 2,88 $, ou 3,6 %, pour clôturer à 77,58 $.
L’économie américaine reste en surchauffe et, pour lutter contre l’inflation, le taux directeur de la Fed pourrait continuer à remonter au-delà du niveau auquel les responsables de la Fed l’ont vu s’arrêter, a prévenu mardi Jerome Powell.
Et les taux pourraient rester élevés “pendant un certain temps”, a-t-il ajouté.
Ces déclarations ont fortement agité les marchés financiers.
L’hypothèse d’une nouvelle hausse d’un demi-point (soit 50 points de base) lors de la prochaine réunion de l’institution, le 22 mars, est devenue dominante.
Le dollar a bondi dans la foulée, “ce qui met évidemment la pression sur les prix du pétrole brut”, a rappelé John Kilduff, d’Again Capital : cela rend les barils libellés dans la devise américaine plus chers pour les investisseurs avec d’autres devises.
Surtout, une hausse des taux pourrait peser sur la première économie mondiale en augmentant le coût du crédit pour les ménages et les entreprises, pesant sur l’activité et, in fine, sur la consommation d’or noir.
Une perspective qui assombrit les prévisions des investisseurs, “au moment même où le marché commence à se préparer à la saison des grands voyages en voiture durant l’été”, remarque John Kilduff.
Les données montrant que les exportations et les importations de la Chine ont chuté en glissement annuel en janvier-février combinés, de 6,8% et 10,2% respectivement, pourraient également avoir pesé sur les prix, ont noté les analystes de la Commerzbank. dans une note.
Toutefois, s’ils en ont la possibilité, la demande devrait s’accélérer rapidement cette année dans ce pays avec la levée des restrictions sanitaires et le retour des trajets en voiture et en avion.
“Des discussions constructives entre l’Iran et l’AIEA ont aussi” pesé sur les prix, note Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
Car une issue positive des discussions sur le nucléaire iranien pourrait conduire à la levée d’une partie des sanctions américaines contre l’Iran et pourrait permettre le retour de ce pays à une pleine capacité d’exportation sur le marché pétrolier.
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a déclaré au retour d’un voyage à Téhéran ce week-end que la République islamique avait accepté de reconnecter des caméras de surveillance sur plusieurs sites. nucléaire.
