pourquoi la colocation est-elle si peu choisie ? – .

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Le 4 mars 2002, une loi adoptée à l’initiative de Ségolène Royal instaure la résidence partagée en cas de séparation des parents, au nom de « l’intérêt supérieur de l’enfant ». Vingt et un ans plus tard, ce mode de garde n’est toujours pas privilégié, selon le journaliste Briac Trébert, qui pointe les carences de la France en matière de coparentalité dans un livre-enquête intitulé Pourquoi tant de haine (Ed. Ouest-France), paru le 17 mars.

« La colocation avance très lentement. Il y a une forme de statu quo car le sujet reste très controversé, il observe. Moins de 12 % des enfants vivent en résidence alternée alors que le nombre de séparations augmente. »

Sur les 4 millions de mineurs dont les parents ont été séparés en 2020, 11,5 % étaient “étude du travail”soit 480 000 jeunes, contre 10,6 % en 2018, selon l’Insee. « Les autres résidaient principalement ou exclusivement chez l’un de leurs parents, le plus souvent leur mère (86 %). »

France “n’est pas en avance” dans le domaine de “l’égalité parentale” par rapport à la Belgique, la Norvège, le Danemark ou encore la Suède, « qui connaissent des taux de résidence alternée parfois proches de 50 % »note Briac Trébert qui dénonce l’absence de politique publique dans ce domaine.

« La résidence alternée ne peut pas être un modèle unique pour tout le monde »

Interrogé, fin 2022, par un sénateur sur la promotion de ce mode de garde, le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, a rappelé que selon l’INSEE la cohabitation égalitaire (la moitié du temps avec chaque parent) « avait augmenté de 20 % entre 2016 et 2020 ». « La loi en vigueur impose déjà au juge de considérer la résidence alternée comme première hypothèsea-t-il souligné, ajoutant que, si ce choix “peut être encouragé”, résidence alternée “ne peut pas être un modèle unique”.

Ce mode de garde est évidemment exclu dans un contexte de violence mais aussi lorsque les parents sont géographiquement éloignés. « Les deux doivent vivre dans la même ville, ils doivent être d’accord, l’organisation familiale le permet et les deux logements doivent être suffisamment grandsprécise Sophie Plassart, ancienne juge aux affaires familiales (JAF). Les conditions ne sont donc pas toujours réunies pour établir une cohabitation commune. Beaucoup de parents s’organisent différemment, avec un seul jour de la semaine avec l’autre parent, par exemple, en plus d’un week-end sur deux.

Un rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, publié en 2017, note que “si la résidence des enfants est le plus souvent fixée aux mères, c’est que les pères ne la demandent pas”.

Un mode de prise en charge adapté sous certaines conditions

Cette affirmation doit être nuancée, selon Briac Trébert. “Les juges considèrent encore trop souvent que c’est à la mère de s’occuper de l’enfant et certains avocats déconseillent aux pères de postuler car la jurisprudence est défavorable dans ce tribunal”, observe-t-il. Me Barbara Régent, co-fondatrice d’Avocats de la paix, ajoute : “Le problème, c’est qu’il n’y a pas de consensus national en la matière et que tout dépend du juge, se souvient-elle. De plus, il existe en France une culture du contentieux qui pousse les parents à se confronter alors qu’il faudrait les inciter à dialoguer. plaide cette militante de l’apaisement familial, qui organise, lundi 20 mars, un colloque sur “la culture de l’amiable” en droit de la famille, en présence de la garde des sceaux.

Longtemps décriée, notamment pour les jeunes enfants, la résidence partagée est mieux perçue aujourd’hui par les spécialistes, reconnaît le pédopsychiatre Bernard Golse. « J’ai moi-même évolué sur la question, il a dit. Si les parents s’entendent, s’ils sont en communication, s’ils n’habitent pas loin et si l’enfant a eu le temps de nouer un lien de référence avec l’un des deux, ce mode de garde est adapté dès l’âge de trois ans, ou même deux et demi. »

L’article est en français

Balises : partagé résidence choisi

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