La saga d’action populaire revient avec un dixième épisode qui commence une dernière ligne droite qui pourrait avoir un ou deux films de plus. Le talentueux Justin Lin n’apparaît désormais qu’en tant que co-scénariste et le réalisateur est le Français Louis Leterrier, le même que le transporteur et sa suite, Hulk l’homme incroyable, La Colère des Titans et Les illusionnistes : rien n’est comme il paraîtparmi plusieurs autres titres.
rapide et furieux x (X rapide, États-Unis/2023). Réalisé par : Louis Leterrier. Scénario : Justin Lin et Dan Mazeau. Avec : Vin Diesel, Jason Momoa, Michelle Rodriguez, Tyrese Gibson, Nathalie Emmanuel, Jordana Brewster, Sung Kang, Jason Statham, John Cena, Scott Eastwood, Helen Mirren et Charlize Theron. Musique : Brian Tyler. Photographie : Stephen F. Windon. Distributeur : UIP. Durée : 141 minutes. Convient aux plus de 16 ans.
Beaucoup d’eau a coulé sous le pont durant les 22 années qui se sont écoulées entre le premier Rapide et furieux -dont le titre était comme ça, au singulier- et ce nouveau film. Un film qui marque le début de la fin, car c’est la première partie d’une fermeture qui pourrait avoir, en l’absence d’une, jusqu’à deux suites, selon ce qu’ont dit Vin Diesel et Michelle Rodriguez dans de récentes interviews.
Entre ces plus de deux décennies, ce qui a commencé par un film ironique de niche, avec des voitures truquées, un casting sans visages célèbres, quelques petits délits dans l’intrigue et beaucoup de peau féminine montrée au ralenti, s’est progressivement déplacé vers une salle de cinéma Une action plus enragée, intense et spectaculaire, ajoutant des acteurs de haut niveau (Helen Mirren, Charlize Theron, Dwayne “The Rock” Johnson et les “Jasones” Statham et, maintenant, Momoa) pour les impliquer dans des réseaux criminels de plus en plus impossibles. Pendant ce temps, la saga a formé une capacité créative de plus en plus enviable pour les cascades motrices.
Cette empreinte hyperbolique a conduit les derniers films à adopter un ton moqueur dont les objets à satiriser n’étaient autres que les particularités de ce monde plein de personnages gras (littéraux et cinématographiques), unidimensionnels et inconscients de toutes les lois de la gravité. La formule a fonctionné, et le box-office n’a fait qu’augmenter film après film, au point d’en faire l’une des franchises les plus réussies de ces derniers temps.
Ce n’est pas pour rien que quelqu’un dit, quand la moyenne rapide et furieux x, que la troupe de Dominic Toretto (Diesel) et compagnie se déplace “comme une secte, mais avec des voitures” et que “si leurs manœuvres conductrices violent les lois de la physique et de Dieu, elles les font deux fois”. Une véritable déclaration de principes d’un film métadiscursif et conscient de lui-même, propriétaire d’une énorme batterie d’effets spéciaux et d’une imagination sans limite pour détruire des véhicules.
Comme Avengers : Fin de partie –autre clôture de la saga aux aspirations testamentaires-, le film du réalisateur français Louis Leterrier (le transporteur) fait de la consanguinité une norme, avec notamment le retour de plusieurs acteurs ayant un passé dans la saga. En fait, le début ramène Reyes (Joaquim de Almeida) au présent, ce fonctionnaire corrompu qui s’est fait voler un coffre-fort dans son commissariat de Rio de Janeiro en Rapide et furieux : 5 pouces de contrôle. Cet homme avait un fils aussi mauvais voire pire que lui qui a vu comment des tonnes de métal aplatissaient papa. Le garçon s’appelle Dante et le voici de retour désireux de détruire Toretto et tous ceux qui sont à moins de trois degrés de lui.
Momoa comprend très bien le code de la saga, composant un méchant notable, à parts égales d’arrogance, de mégalomanie, de cynisme, d’arrogance et de sarcasme. Il a le charisme que Diesel n’a jamais eu, avec un visage immuable avant tout. Même lorsqu’il découvre que toute son équipe est tombée dans un piège à Rome, il ne se fâche pas, même s’il lance une opération pour éviter ses conséquences. Il réussit en partie : il empêche un attentat contre le Vatican – en dirigeant une bombe… avec une voiture – mais ils sont ciblés comme terroristes, tandis que Dante se rapproche de son fils.
Ce qui suit retrace les pistes bien connues de la saga : persécutions en tous genres sur n’importe quelle surface, certaines hachées (pour ne pas en perdre l’habitude), l’utilisation là MacGyver de tout ce qui a des roues comme véhicule, parcourt le monde entier (de Rome à l’Antarctique et de là à Rio de Janeiro), le tout mêlé à un dialogue maladroit sur l’importance de la famille, de la loyauté et plus encore. Sur le dénouement, plusieurs caméos quittent la table servis pour que la saga continue de s’accélérer à fond. La fin, c’est clair, ne fait que commencer.