Ayanta Barilli (auteur de ‘Si no amaneciera’): «Il faut vivre consciemment, au jour le jour, sans que le temps ne t’échappe»Andreea Vornicu
L’écrivain et journaliste Ayanta Barilli, finaliste du Trophée Planète 2018reviens avec “Si ce n’était pas l’aube”qu’il a présenté ce mercredi à la Zone culturelle d’El Corte Inglés. C’est une histoire profonde, qui cherche à plonger dans les relations entre pères et filles, tout en honorant la mémoire d’une extraordinaire saga familiale aux racines italiennes.
Quel message aimeriez-vous que les lecteurs fassent passer à travers ce livre ?
je voudrais que tu précise qu’il est beau de se retrouver entre parents et enfants, et que l’occasion d’établir une relation suffisamment sincère avec la famille ne doit pas être perdue. Cela nous permet de connaître la personne derrière ce rôle de père.
Comment est né ce projet ?
Je me considère comme un chasseur d’émotions et mes processus de création se produisent généralement avec ces choses qui mordent le cœur. La cause de ce livre était une vidéo de ma fille qui résumait les 10 premières années de sa vie. Le temps a passé et nous avons fini par oublier l’existence du film, jusqu’à ce qu’une nuit, par surprise, j’appuie sur ‘play’.
Qu’avez-vous ressenti en regardant cette vidéo ?
Avant tout, la fierté de voir grandir un fils. Mais, ce que j’ai compris surtout, c’est qu’il y avait là une histoire. J’ai commencé à regarder la vidéo en boucle pour essayer de comprendre toutes les couches qui se trouvaient sur son passage. D’une part, il a souligné que Processus de transformation, du cocon au papillon, mais aussi des amis, les familiers, ceux qui étaient et n’étaient pas. De cette note autobiographique, l’histoire fictive dont traite l’œuvre a commencé à émerger. L’histoire d’un père cordonnier et d’une fille ballerine dans les dernières 24 heures de la vie du père.
« Le fusible de ce livre était une vidéo de ma fille qui résumait ses dix premières années de vie »
Comment définiriez-vous ce processus de création ?
Cela a été quatre ans de travail et, je dois dire, que pour moi l’écriture n’est pas quelque chose qui me donne la sérénité mais plutôt le contraire. Parce que je me sens obligé de le faire, comme si je devais donner un exutoire sans autre possibilité à aucune des idées ou des histoires qui me viennent à l’esprit. Mais dans ce processus, ils se démarquent toujours deux types d’écrivains: ceux de la carte, avec tout prévu au millimètre près ; et les boussolequi a tout laissé couler.
Et quel genre d’écrivain est-elle ?
boussole, certainement. Je préfère partir d’un point d’allumage et faire germer l’histoire à partir de là. C’est marrant, parce que je deviens aveugle mais en même temps j’ai une étrange confiance en moi, qui me dit que je vais retrouver le fil lâche de l’écheveau. C’est comme marcher dans la lumière qui est au bout du fil du rasoir.
Ce roman montre une relation étroite, mais distante à la fois, entre le père et la fille. Dans quelle mesure une telle relation familiale peut-elle être réaliste ?
Les relations familiales sont toujours très complexes, surtout entre parents et enfants. Et pire encore s’ils sont contradictoires, bien que ce ne soit pas le cas ici, puisque Manuel (le père) faites ce voyage vital et acceptez à la fois vos succès et vos erreurs. Ce que j’essaie d’enregistrer, c’est ce détachement des personnes âgées envers tout ce qui les entoure à l’approche de leur fin. Dans mon cas, malheureusement, j’ai de l’expérience dans ce type de situation et lorsque le moment approche, vous commencez à vous en rendre compte, que cette personne va vous quitter.
Comment une personne peut-elle réagir à ce fait, même s’il est connu bien à l’avance ?
C’est un processus de plusieurs années, mais vous vous en rendez compte petit à petit. Cela peut vous rendre triste de vous séparer de cette personne, ou non. Mais c’est vrai que quand tu es dans le rôle du fils, c’est comme si tu essayais de lui dire: ‘Non, S’il vous plait, ne t’en vas pas’. Mais c’est impossible. Ce livre est à la fois un long adieu de ce père à cette fille et une prière de la fille pour que le père ne meure pas.
Précisément l’adieu de Manuel est représenté d’une certaine manière douce-amère. Il part, mais il ne regrette pas sa vie et ce qu’il laisse derrière lui.
Au final nous vivons dans deux mystères: dans un c’est le pourquoi de la viePourquoi sommes-nous vivants ? Et dans un autre on essaie de faire une réflexion sur pourquoi la vie se termine. Ce n’est pas forcément triste ou angoissant, ça peut être quelque chose de très beau.
“Ce livre est à la fois un long adieu et une prière pour éviter la mort”
Quelle réflexion obtenez-vous après cette publication ?
Que rendre grâce à la vie. C’est la réflexion principale, que je connaissais déjà avant d’écrire le livre. Au final, il faut vivre en conscience, être présent au jour le jour et que le temps ne passe pas entre les doigts comme s’il s’agissait d’eau. Profitez-en car il semble qu’il n’y ait qu’une seule vie. Je suis satisfait d’avoir terminé ce roman, ces 400 pages qui sont déjà comme une partition que vous connaissez par cœur. Et, bien sûr, ravi que les lecteurs l’apprécient. parce que ce n’est plus le mien, mais d’eux.
Que signifient pour vous les baskets rouges présentées sur la couverture ?
Eh bien, ce sont des ballerines. Et j’ai toujours été passionné par cette discipline, c’est de famille. La couleur rouge a à voir avec l’histoire ‘The Red Shoes’de andersenqui a été une histoire charnière dans mon enfance. Ces chaussures rouges symbolisent l’obligation de continuer à danser, Ce est à dire, continuer à vivre.
«Ces 400 pages sont comme une partition pour mes lecteurs, que l’on connaît déjà par cœur»
Il y a quelques jours, vous avez communiqué sur Twitter que votre interview de livre avait été annulée sur une station de radio. Pouvez-vous expliquer ce qui s’est passé ?
Ce n’était rien de spécial, j’ai trouvé ça même drôle étant donné que je n’allais parler que de mon livre. C’était un entretien qui avait été organisé depuis des semaines et, quelques heures auparavant, ils m’ont dit que l’entretien était annulé. Soi-disant, J’ai été banni pour avoir travaillé chez esRadioc’est-à-dire, la concurrence. Mais je n’ai rien de plus à dire sur ce sujet. là ils.