Les revenus du géant russe Gazprom chutent de 41,4%

Les revenus du géant russe Gazprom chutent de 41,4%
Les revenus du géant russe Gazprom chutent de 41,4%

Outre la guerre, le groupe a expliqué dans un communiqué d’accompagnement – cité par les agences de presse russes et rapporté par l’agence de presse AFP – que “l’augmentation des paiements d’impôts au second semestre a eu un impact sur le montant des bénéfices”. faisant référence à une augmentation de la taxe sur l’extraction minière décidée par le Kremlin en septembre dernier.

Avec près d’un demi-million d’employés, Gazprom est la plus grande entreprise russe et est contrôlée majoritairement par l’Etat avec 50,2% des actions.

Avant-guerre, c’était l’entreprise chargée d’exporter une grande partie du gaz transporté par gazoducs – comme Flux Nord 1- vers des pays comme l’Autriche et l’Allemagne.

Les sanctions ont fait chuter ses exportations de 45% par an, depuis janvier dernier, en raison de la perte du marché européen, vers lequel elle ne continue d’exporter -en volumes de plus en plus réduits- qu’à travers des navires de gaz naturel liquéfié (GNL).

Selon les données de Forum des pays exportateurs de gaz (GECF)les ventes russes d’hydrocarbures par gazoduc sont passées de 140 000 millions de m3 à 63 000 millions de m3 (-55%).

Pour faire face à cette situation, Gazprom a proposé de ne pas verser de dividendes à ses actionnaires pour les résultats de 2022 et a entamé une réorientation de ses exportations, orientant sa production vers l’Asie, région à forte demande énergétique.

En fait, les livraisons à la région de l’Extrême-Orient russe et à la Chine, via le gazoduc “Force of Siberia”, ont récemment atteint un niveau record de 15,5 milliards de mètres cubes.

Les analystes estiment qu’il sera plus difficile de rediriger les exportations de gaz que de rediriger les ventes de pétrole – qui sont également soumises à des sanctions – compte tenu du coût et du temps qu’il faudra pour construire l’infrastructure de transport des fluides.

Gazprom prévoit de construire un nouveau gazoduc, “Siberian Force 2”, pour envoyer du gaz dans le nord-ouest de la Chine d’ici 2024.

Les effets des sanctions se font également sentir directement dans les caisses de l’État : les revenus des taxes sur l’essence ont chuté de 42 % par an depuis février dernier, selon les estimations de l’agence Bloomberg.

Alors que Gazprom cherche de nouveaux marchés, l’Europe fait de même.

Le Qatar, en particulier, avec ses importantes réserves de gaz, est l’une des destinations vers lesquelles les pays du continent ont commencé à se tourner à la recherche d’accords.

Le Premier ministre Viktor Orban a affirmé aujourd’hui qu’il négociait avec le pays de l’Est dans le but de réduire la dépendance vis-à-vis de la Russie : la Hongrie est précisément l’un des pays exemptés des sanctions énergétiques de l’Union européenne contre la Russie, car, n’ayant pas accès à la mer, dépend exclusivement des expéditions par gazoduc.

Or, les contrats avec le Qatar ne se concrétiseraient que sur le long terme : dans le cas hongrois, il ne recevrait d’approvisionnement qatari qu’avant 2026, selon Orban.

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