Alors que les manifestants expriment leur colère contre les inégalités et la hausse du coût de la vie en Argentine, au Pakistan, au Nigeria et ailleurs, il est crucial de reconnaître et d’adopter un droit humain qui constitue le fondement de sociétés justes et pacifiques : le droit à la sécurité sociale.
Pour marquer sa pertinence, Human Rights Watch a lancé une page Web sur la sécurité sociale et une vidéo expliquant son potentiel de transformation. La vidéo montre comment la sécurité sociale peut protéger les individus contre l’insécurité économique associée aux changements et aux risques auxquels ils sont confrontés dans leur vie, que ce soit pendant la vieillesse, le chômage, la maladie ou la prise en charge de leurs proches.
En retraçant la vie de Sara et Adam, qui ont grandi dans des pays dotés de systèmes de sécurité sociale très différents, la vidéo illustre comment l’absence de sécurité sociale peut plonger les familles dans des difficultés financières. Cela peut même conduire au travail des enfants et au surendettement.
Dans les semaines à venir, à l’approche des réunions annuelles historiques du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale qui se tiendront au Maroc en octobre prochain, nous collaborerons avec nos partenaires pour plaider en faveur d’une sécurité sociale universelle permettant à chaque individu de réaliser ses droits.
Cette vision contraste avec l’approche pratiquée par le FMI et la Banque mondiale, qui exercent une influence significative sur l’élaboration de la protection sociale dans les pays à revenu intermédiaire et faible. Leur stratégie utilise des conditions de ressources pour accéder à la sécurité sociale comme un outil caritatif pour les « pauvres et vulnérables », plutôt que de la traiter comme un droit. Malheureusement, cette stratégie échoue en raison d’une couverture limitée, de taux d’erreur élevés, de la stigmatisation et d’une mauvaise gestion des fonds. Cela mine le potentiel de la sécurité sociale pour favoriser la confiance dans les gouvernements et renforcer les liens sociaux qui unissent nos communautés. En fin de compte, cette approche ne parvient pas à atteindre l’universalité, élément fondamental du droit à la sécurité sociale inscrit dans le droit international des droits de l’homme.
La sécurité sociale universelle ne doit pas rester une noble aspiration suivie d’une mise en œuvre médiocre. C’est pourquoi le FMI et la Banque mondiale devraient changer de cap. Les systèmes universels financés par des systèmes fiscaux progressifs peuvent améliorer la vie de millions de personnes et jouer un rôle clé dans la lutte contre les inégalités croissantes qui divisent les sociétés. Ensemble, nous pouvons initier le changement et construire un avenir juste sur le plan environnemental et économique, ancré dans les droits de l’homme.
