Critique : Le Retour – Cineuropa

Critique : Le Retour – Cineuropa
Critique : Le Retour – Cineuropa

18/05/2023 – CANNES 2023 : Des secrets se dévoilent sous le soleil d’été corse dans le film vital, subtil et émouvant où Catherine Corsini analyse sa place

Cet article est disponible en anglais.

“Pourquoi ne nous l’as-tu jamais dit ?”, “Je n’ai aucun souvenir, ce n’est pas facile d’oublier”. Sur le chemin que quelqu’un parcourt tout au long de votre vie, l’individuel rencontre toujours le collectif ; Une personne doit parfois se déplacer d’une rive à l’autre, ou enchaîner les virages serrés, et souvent, elle doit dévoiler les non-dits de son passé pour découvrir l’avenir qui se dessine à l’horizon. Tout cela et plus encore, pour essayer de comprendre où se situe exactement leur place dans une famille, dans la société, parmi les émotions et les générations. Catherine Corsini aborde toutes ces questions universelles avec une grande habileté dans le très réussi retour à la maison [+lee también:
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, découvert en Compétition au 76ème Festival de Cannes. Un film dans lequel le réalisateur se concentre sur les 18 et 15 ans vibrants, pour un été chaud au bord de l’eau. On plonge comme elle aux côtés de ces deux sœurs alors qu’elles partent en voyage avec leur mère en Corse qu’elle a quittée 15 ans auparavant avec ses enfants (un départ vu dans un prologue dramatique et mystérieux).

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« Est-ce que papa avait un accent comme ça ? Kheidja (Aïssatou Diallo Sagna) a accepté de continuer son travail de nounou sur le lieu de villégiature de son employeur parisien. Logée dans un mobil-home d’un camping voisin, elle en profite pour emmener avec elle ses deux filles : Jessica (Suzy Bemba) et Fara (Esther Gohourou). Le trio semble très soudé et amoureux au premier abord, mais comme il en va pour les paysages de carte postale de la Corse, la vérité s’avère plus complexe. Au-dessus de la famille flotte le fantôme du père décédé des deux filles, qui s’immergent progressivement dans l’environnement estival qui les entoure (chacune d’elle-même et selon leurs personnalités respectives — Jessica comme une élève de premier ordre, et Farah plus sauvagement) : la plage, les calanques, les Corses, la villa avec piscine des employeurs de leur mère, et Gaia (Lomane De Dietrich), leur fille aînée très indépendante… Mais la quête de ses racines de Jessica et son désir de rompre avec son présent (son milieu social) auront des conséquences extrêmes. Des secrets et des mensonges sont révélés, changeant à jamais les relations de toutes les personnes impliquées…

Par petites touches et avec un sens très aigu des nuances, Catherine Corsini (qui a écrit le scénario avec Naila Guiguet) dresse un portrait très réaliste des liens maternels, filiaux, fraternels et amoureux, et tisse habilement un conte entremêlant trois sous-intrigues dans une approche cinématographique directe qui évoque une sensation de confort total : les gens nagent, mangent des glaces, pêchent dans la rivière, danse le soir. Mais là où il y a beaucoup de soleil, il y a aussi des ombres fortes… Des contrastes qui sont aussi ceux de la peau noire des trois protagonistes, mais cette question de race, sans être entièrement mise de côté, ne se pose pas vraiment du tout dans un film dont les valeurs humanistes sont bien plus universelles, et qui capte magnifiquement les émotions, notamment celles de la jeunesse, incarnées par deux merveilleuses actrices.

Produit par Chaz Productions et coproduit par Le Pacte et France 3 Cinéma, retour à la maison est vendu à l’international par Playtime.

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