Critique de “l’Humanité” : contre la guerre et ses monstres

Critique de “l’Humanité” : contre la guerre et ses monstres
Critique de “l’Humanité” : contre la guerre et ses monstres

Le Teatro Circo Price de Madrid accueille pendant quelques jours (du 17 au 21 mai), une proposition artistique unique qui mêle la pensée au cirque, la parole au théâtre, la lumière, la danse et la musique, la photographie à la peinture, l’hier, aujourd’hui et demain de « L’humanité », toujours marquée par les conflits, les guerres, le sang et l’horreur. Et pour toujours et à jamais. La guerre, les catastrophes, sont malheureusement le fil conducteur de toute l’histoire humaine de tous les temps et de tous les lieux. On voit que l’homme est beaucoup plus bête qu’il ne le croit lui-même.

La dramaturgie du spectacle a été tressée par Maria Folgueradirecteur artistique du Prix, et la direction conjointe des pièces qui le composent porte la signature, la sensibilité sans équivoque de Rachel Camacho en étroite collaboration et au diapason des metteurs en scène des petites pièces de cirque qui le composent. Ils sont de nationalités différentes : Stefano Fabrisqui est responsable de L’épouvantail le regarda avec pitié; Maire de Zenaida de dévotion étrange; Herminio Campillo de presque seul, et Ilaria Senter de Merveilles ou caprices emphatiques.

Décors et costumes exquis Monica Teijeirola lumière de Ion Anniball’espace sonore élaboré de javierr Almelle et edward ruiz “Chini”et la chorégraphie imaginative et sensuelle de Maria Cabeza de Vaca.

Fernanda Orazi dans le rôle de penseur Susan Sontag, Marc Pereira dans le de François Goya et Julia Monkqui joue le Miroir de Goya, Ce sont les trois fleuves du cœur, de la parole et de la douleur qui guident avec sensibilité et délicatesse le déroulement du spectacle. Et avec eux, une distribution internationale enthousiaste et dévouée de jeunes artistes de cirque de différentes spécialités (jonglerie, suspension capillaire, trapèze, corde lisse…), du Mexique, de Slovaquie, du Chili, d’Argentine, d’Italie et d’Espagne. Ensemble, ils construisent une belle proposition d’une grande beauté plastique, sonore et chromatique qui implique de beaux et réussis numéros de cirque auxquels ne manquent ni la vitalité ni le sens de l’humour de leurs artistes.

Tout cela fait partie du catastrophes de guerre de François Goyales Aragonais et les Espagnols qui ont su capter la déraison, la barbarie, l’horreur et la peur des personnes impliquées dans cette Guerre d’Indépendance qui a opposé le peuple espagnol à l’envahisseur français qu’ils ont mené comme aucun autre sur toile et en gravures Napoléon Bonaparte et que les personnes identifiées dans la figure de son frère Jose, un roi imposé. Mais ces mêmes catastrophes ils ont été vus auparavant dans des dizaines de guerres, et sont maintenant vus dans celles du Moyen-Orient, d’Afrique ou d’Ukraine. Les mots de Sontag et les photographies de nombreux photojournalistes, à partir du 20e siècle, ont aussi rappelé à l’esprit du monde entier la barbarie que notre espèce, l’humain, chérit.

La phrase pessimiste et lucide de Goya c’est-à-dire sous ce montage, “Misera Humanidad, la culpa es tuya”, se transforme en nuances d’espoir lointain mais possible grâce à la fusion de divers arts qui, même à partir des pires résultats de la guerre, ont su la transcender et revenir pour mettre tout le monde devant l’engagement d’essayer de mettre fin une fois pour toutes à cette manière d’envenimer davantage les conflits et les différences. « L’Humanité » est une sorte d’incantation de l’art, de tous les arts, contre l’inutilité de la guerre : « Chacun de vous a fait son tunnel pour arriver jusqu’ici… Le cirque n’a pas peur des monstres ».

‘Humanité’

Mise en scène et dramaturgie de quatre courtes pièces de cirque : Zenaida Alcalde (dévotion étrange); Herminio Campillo (presque seul); Stefano Fabris (L’épouvantail le regarda avec pitié.); Ilaria Senter (Merveilles ou caprices emphatiques)

Mise en scène : Rakel Camacho

Dramaturgie d’ensemble : María Folguera

Assistante à la réalisation : Irène Poveda

Scénographie et costumes : Mónica Teijeiro

Conception lumière : Ion Anibal

Conception de l’espace sonore : Javier Almela et Eduardo Ruiz “Chini”

Chorégraphie : Maria Cabeza de Vaca

Artistes de cirque : Pía Bautista (trapèze), Eyal Bor (jonglerie), Sofía Cancino (suspension capillaire), Zuska Drobna (jonglerie), Sirio Fernández (jonglerie), Riccardo Pedri (corde lisse)

Actrice (Susan Sontag): Fernanda Orazi; Acteur (Goya) : Marcos Pereira ; Comédienne et interprète de signes : Julia Monk

Inspiré des Désastres de la guerre et Avant la douleur des autres de Francisco de Goya, par Susan Sontag

Drame de Stefano Fabris, également inspiré du roman Invierno, d’Elvira Valgañón.

Une production du Teatro Circo Price avec la collaboration de Espacio FRAC de Fuenlabrada, Espacio Puntocero, La Grainerie – Fabrique des Arts du Cirque, Erasmus +, avec le concours du Ministère de la Culture de la République Française, du Conseil Régional Occitaine, le Consel Départemental Haute Garonne, Toulouse Métropole et l’Institut Français

Théâtre Circo Price, Madrid

Du 17 au 21 mai 2023

PREV USA.- Une alerte tornade dans l’Iowa (USA) empêche le “duel” entre Trump et DeSantis
NEXT Cami Runner remporte le trophée spécial Groomer’s Day au Quincentennial