01/09/2023 – VENISE 2023 : Gábor Reisz signe un ouvrage intelligent, passionnant et brillant sur la Hongrie contemporaine à travers une histoire complexe sur la jeunesse, l’éducation, les médias et la politique
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“La situation idéale serait que la politique reste en dehors de l’éducation, mais c’est clairement impossible.” Dans Explication de tout [+lee también:
entrevista: Gábor Reisz
ficha de la película]dévoilé au line-up Orizzonti de la 80e Mostra de Venise, le potentiel considérable du réalisateur hongrois Gabor Reiszque l’on pouvait déjà voir dans ses deux premiers longs métrages (Pour une raison inexplicable [+lee también:
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ficha de la película] et Mauvais poèmes [+lee también:
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ficha de la película]), atteint un tout nouveau niveau de maturité incontestable. Très peu de jeunes cinéastes actuels peuvent se targuer de livrer une histoire aussi juste, précise et nuancée, s’étalant sur huit jours et racontée sous trois (voire quatre) points de vue différents, sans jamais perdre en profondeur dans la caractérisation ni compromettre la fluidité de l’histoire, tout en esquissant des esquisses. un portrait captivant de la Hongrie d’aujourd’hui, qui évite les pièges les plus grossiers du manichéisme tout en exposant ouvertement les divisions sociétales.
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“Pourquoi portez-vous un pin’s nationaliste ?”, “D’après ce que j’ai compris, c’est le pin’s nationaliste qui a provoqué sa chute ?”. Deux jours seulement séparent ces deux questions. La première a été posée un mardi, à la suite d’un examen organisé par le professeur d’histoire Jakab (Andras Rusznák) pour Abel (Gaspar Adonyi-Walsh) qui vient de rater lamentablement l’oral de son Baccalauréat. La seconde a été posée par l’ambitieuse journaliste Erika (Rébéka Hathazi) au directeur du lycée jeudi. Les principaux protagonistes nous avaient été présentés lundi : Àbel, l’adolescent amoureux de Janka (Lilla Kizlinger) qui à son tour a le béguin (sans contrepartie) pour son professeur Jakab, qui essaie lui-même (au détriment de sa vie de famille) de réaliser un documentaire sur l’insurrection de Budapest en 1956, et pour les parents d’Abel qui sont obsédés par ses études. succès, surtout son père, le patriote György (István Znamenak). Ajoutez à cela une once de mensonge, une pincée de bipolarisation politique (« la liberté, c’est votre problème ! – Il faut toujours haïr quelqu’un ici : les migrants, les gays, les enseignants, Orban et ses amis ») et une bonne dose de battage médiatique, et tout cela se traduit par une semaine très chargée pour György, Jakab, et surtout Àbel en tant que jeune détonateur d’une situation explosive…
Doté d’un sens aigu de l’observation qui alimente cette histoire polyphonique faite de petits détails et de dialogues parfaitement naturels, Gábor Reisz (qui a écrit le brillant scénario du film avec Eva Schülze) propose un puzzle complexe d’une simplicité remarquable, ouvrant un vaste champ de réflexion sur la société hongroise d’aujourd’hui, mais aussi plus largement sur l’éducation et la jeunesse du XXIe siècle. C’est un portrait très bien joué dont le cinéaste a l’intelligence d’en présenter les multiples facettes, suggérant qu’au-delà des positions politiques (op), il n’est pas trop facile de distinguer la vérité du mensonge. Parce que tout commence à l’intérieur de chacun de nous et pour que les chorales chantent en harmonie, il faut être en phase avec nous-mêmes et avec les autres.
Explication de tout est produit par Proton Cinema en coproduction avec la société slovaque MPilms, et les ventes mondiales sont confiées à Films Boutique.
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