L’odyssée judiciaire de Donald Trump s’est intensifiée cet été, culminant avec sa première photo devenue affiche électorale. Juste au moment où il semblait que la « télé-réalité » trumpiste commençait à devenir ennuyeuse, la transformation de la politique en divertissement a retrouvé les niveaux obsessionnels que nous connaissions déjà. C’est encore Trump, tout le temps.
Grâce à la dernière saison de cette émission de « télé-réalité » non moins filoue, nous avons appris d’importantes leçons. La première : l’utilisation de la politique comme bouclier contre la loi. En se déclarant victime des Biden, des démocrates, des communistes, des faux républicains et autres mauvaises herbes mondialistes, Trump tente d’éviter la responsabilité que l’État de droit exige d’un voleur en série du système politique américain.
La deuxième leçon de cet été trumpien est la volonté de se laisser tromper par un nombre important d’Américains. Les mensonges de Trump, qui tente chaque jour de cacher des mensonges plus énormes, ne posent pas de problème à l’ancien président pour continuer à collecter d’importants dons électoraux et s’est imposé comme le candidat favori pour obtenir à nouveau l’investiture présidentielle du Parti républicain.
En plus d’avoir récolté 10 millions de dollars pour sa campagne depuis la publication de sa photo, y compris les ventes de marchandises comportant l’image, Trump devance déjà de 50 points son principal rival républicain, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. Cette semaine encore, une enquête conjointe de YouGov et de « The Economist » prévoit qu’il remportera d’éventuelles élections générales contre Joe Biden.
En ce sens, les quatre résumés et les 91 accusations portées contre Trump en tant que criminel politique sont assez révélateurs sur le personnage, mais aussi sur les États-Unis, à commencer par cette faiblesse très américaine envers les anti-héros. Un penchant pour les Tony Sopranos que ce joueur de cornemuse du politiquement incorrect sait exploiter de main de maître, s’appuyant sur l’idée populaire selon laquelle le monde n’est pas fait pour les gens sympas.