« Dans l’islam, les penseurs d’une nouvelle théologie ont entamé une œuvre de refondation révolutionnaire » – .

« Dans l’islam, les penseurs d’une nouvelle théologie ont entamé une œuvre de refondation révolutionnaire » – .
« Dans l’islam, les penseurs d’une nouvelle théologie ont entamé une œuvre de refondation révolutionnaire » – .
En Égypte, une série de conférences intitulée « Vers une nouvelle théologie » a été organisée en 1989-1990 à l’initiative d’Al-Azhar. PAUL PANAYIOTOU/SIME / PHOTONONSTOP

Le travail de refondation engagé par les tenants d’une « nouvelle théologie » de l’islam reste relativement méconnu en France. Constance Arminjon Hachem s’est intéressée de près au bouillonnement intellectuel que désigne cette expression, utilisée notamment par des penseurs qui prétendent en faire partie, qui a pris naissance dans les années 1990 en Égypte, en Iran et, dans une moindre mesure, en Turquie. .

Arabophone et persanophone, cet enseignant en islam contemporain à l’Ecole pratique des hautes études (EPHE) est un spécialiste de l’histoire de la pensée islamique et des institutions religieuses de l’islam contemporain. Elle a notamment publié Chiisme et État. Des clercs à l’épreuve de la modernité (Éditions CNRS, 2013), Droits de l’homme dans l’islam chiite. Confluences et ligne de partage (Cerf, 2017) et Une brève histoire de la pensée politique dans l’islam contemporain (Travail et Fides, 2017). Son dernier ouvrage, Vers une nouvelle théologie en Islam (CNRS Editions, 384 pages, 26 euros), est le fruit de son autorisation de diriger des recherches, soutenue en 2020 à l’EPHE.

Traditionnellement, que recouvre le domaine de la théologie dans l’Islam ?

Constance Arminjon Hachem. Comme dans toutes les traditions religieuses, la théologie a Dieu pour objet. En Islam, il constitue l’une des disciplines du savoir religieux aux côtés de l’exégèse coranique (tafsir), droit savant (fiqh), les fondements du droit savant (usul al-fiqh), théologie politique et, enfin, connaissance de la langue et de la rhétorique arabes.

La théologie s’est institutionnalisée à partir du 9e siècle. Il traite des raisons et des conditions de la foi, du contenu des dogmes, comme celui de l’unicité de Dieu ou de la nature divine du Coran, et des relations entre l’islam et les autres religions.

Jusqu’à la montée des penseurs de la « nouvelle théologie » dans les années 1990, la théologie contemporaine était restée relativement immobile depuis la fin des années 1800.e siècle, remplissant des fonctions identiques à celles assumées aux époques antérieures : exposer les dogmes en tentant de les démontrer rationnellement, tout en ayant une visée apologétique. Il s’agissait notamment de réfuter les nouveautés – y compris les courants scientifiques modernes, comme le darwinisme – et de prouver la supériorité de l’islam sur les autres religions face aux missionnaires européens et américains.

Dans quel contexte cette « nouvelle théologie » a-t-elle émergé ?

Le renouveau intellectuel est né de la confluence de plusieurs trajectoires. Elle est d’abord le résultat de longues mutations dans l’histoire des institutions éducatives du monde musulman. Cette première a connu des transformations considérables avec la création des universités au début du XXe siècle.e siècle – à Istanbul (Turquie) en 1900, au Caire (Égypte) en 1925, à Téhéran (Iran) en 1934.

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