Une marche blanche à la mémoire de Fortune, tuée à Plan-de-Campagne – .

Une marche blanche à la mémoire de Fortune, tuée à Plan-de-Campagne – .
Une marche blanche à la mémoire de Fortune, tuée à Plan-de-Campagne – .

Ils sont une centaine, réunis dans le froid de ce dimanche après-midi sur un parking de la zone commerciale du Plan-de-Campagne. A quelques mètres de l’arrêt de bus où, une semaine plus tôt, Fortune Kolagbe a été tué. Le 4 décembre vers 21 heures, cette étudiante togolaise de 22 ans a été mortellement poignardée alors qu’elle quittait le restaurant où elle travaillait. Un meurtre inexplicable, pas même par le suspect de 26 ans arrêté peu après les faits et mis en examen depuis. “Il n’avait aucun lien avec la victime, était inconnu de la justice, et les gendarmes sont intervenus quasiment au moment de l’agression.», constate-t-on au parquet d’Aix-en-Provence.

Mais l’affaire a visiblement effrayé les nombreux étudiants réunis hier, à l’appel, notamment, de l’Association des étudiants africains d’Aix-Marseille (AEAMM). Beaucoup travaillent à Plan-de-Campagne pour payer leurs études et auraient pu être à sa place ce dimanche soir. “Mais Fortune n’était pas au mauvais endroit au mauvais moment, comme on nous l’a dit, insiste un responsable de l’association. Parce qu’on ne peut tolérer qu’il y ait de mauvaises places dans un état de droit, et quand il s’agit d’aller gagner son pain.

Mais même pour la plus grande zone commerciale d’Europe, ce cas est sans précédent. “Hormis un règlement de compte il y a quelques années, c’est un quartier extrêmement calme par rapport à sa taille. Hormis quelques rodéos urbains, nous n’avons que peu de soucis à nous faire, note Robert Abela, le directeur du Plan-de-Campagne, revenu sur les lieux hier pour la marche blanche. Elle aurait pu être ma fille. Je n’ai pas dormi de la nuit.

Étudiant en master d’informatique à Aix, Fabrice travaille également dans un fast-food en zone commerciale. La fortune était sa compagne. Le couple s’était connu au Togo, dès le collège, mais ils ne s’étaient formés qu’il y a deux ans, peu avant l’arrivée de la jeune femme en France, d’abord à Gap, puis à Aix, pour terminer sa licence d’économie et de gestion.

Dimanche soir, Fabrice attendait Fortune. Elle devait terminer son quart de travail à 22 h et a pu terminer un peu plus tôt. Mais ce sont finalement les policiers qui sont arrivés à la résidence. D’abord interroger Fabrice, lui demander ce qu’il faisait, s’il connaissait un certain Sergio… Puis, lorsqu’il apparut que Fabrice n’avait rien de suspect, les enquêteurs le firent asseoir dans la pièce, pour lui raconter, tant bien que mal, le terrible nouvelles. “Puis tout le monde est parti. Et je suis resté tout seul”, il glisse. Toujours sous le choc, il parle de son compagnon regardant dans le vide, mais toujours dans le présent.

Une collecte, via la plateforme Leetchi, a été lancée par l’AEAMM pour venir en aide à la famille de Fortune Kolagbe.

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