la détresse de Thomas, agressé à la machette dans l’Essonne – .

la détresse de Thomas, agressé à la machette dans l’Essonne – .
la détresse de Thomas, agressé à la machette dans l’Essonne – .

Ses 2,06 m ne lui permettaient pas d’utiliser le micro du pupitre, placé trop bas. C’est micro sans fil à la main que Thomas (le prénom a été changé), 25 ans, est venu témoigner ce jeudi des faits dont il a été victime, le 11 novembre 2020 à Savigny-sur-Orge (Essonne) .

D’une voix grave, parfois à peine audible, il a raconté sa version des faits, les liens qu’il entretenait avec son agresseur et les éléments pouvant expliquer le déchaînement de violence qu’il a subi. Cet après-midi-là, Kévin, 25 ans, l’a frappé à plusieurs reprises avec une machette. Des faits de tentative de meurtre pour lesquels il répond jusqu’à vendredi devant la cour d’assises de l’Essonne.

Ce 11 novembre 2020, Thomas traverse son “quartier natal”, de Savigny, au Grand Vaux, où il n’habite plus, lorsque Kévin arrive. Les deux hommes se sont rencontrés au collège. “C’était une connaissance, on s’est dit bonjour, au revoir, rien de plus”, raconte Thomas. Depuis, il l’a parfois croisé dans le quartier ou dans un fast-food où travaillait Kevin. “En 2018, il m’a proposé d’acheter du musc (un parfum) pour 20 euros. Je n’avais pas d’argent sur moi. Il m’a dit de le prendre quand même et de payer plus tard. »

Trois semaines plus tard, Kevin insiste pour être payé. ” Je lui ai dit : on va chez moi, je te rends l’argent tout de suite. Il insiste et me dit qu’il va me tirer dessus ! Quelque temps plus tard, les deux jeunes hommes se retrouvent. Thomas, qui se présente comme un « teaser », aimant s’amuser et se faire vanner, filme Kévin. Selon ce dernier, cette vidéo humiliante a été postée sur Snapchat. « La vidéo, je ne l’ai pas publiée, assure Thomas. Il m’a demandé de l’effacer, je l’ai fait devant lui. Je ne suis pas méchant. Cette vidéo était une erreur », concède-t-il.

Menaces de mort un mois avant les faits

Mais pour Kevin, tous ces épisodes sont des humiliations qui s’accumulent et qu’il rapporte à ses proches. Un mois avant les faits une nouvelle altercation survient. Thomas dit qu’il a de nouveau été menacé. ” Il m’a dit : Je t’allume, je vais te tirer dessus. Je ne voulais pas me battre. Je lui ai dit qu’il n’allait pas gagner. Il m’a repoussé avec sa main. En colère, Thomas lui donne un coup de poing.

Le 11 novembre 2020, ils se retrouvent par hasard. Thomas discute avec un ami devant le hall du 4, rue Van-Gogh. Kevin est avec son frère. “Ils sont passés devant moi et m’ont salué”, raconte la victime. Les deux frères passent derrière Thomas et entrent dans le hall. “J’ai entendu un coup de pied dans la porte, puis une sensation dans le dos. Comme un gros coup de pied. En fait, un coup de machette.

Thomas se retourne, entre dans le hall et voit Kevin avec la machette à la main. ” Je lui ai dit : que fais-tu ? et il me donne un coup de pied directement dans la jambe. Le muscle est sectionné et l’os est touché. Mais le colosse ne vacille pas. « Je me suis protégé avec mes bras. J’ai aussi pris un coup sur la hanche mais je ne l’ai su qu’après. Je me suis vu mourir. Son frère est derrière moi, il me frappe sur la tête et dit tue-le, tue-le ! »

“Ma vie a changé et je n’ai pas pu suivre”

Thomas tente de saisir l’arme et se blesse aux doigts. « J’essaie de sauver ma vie, mais sans lui donner de coups de poing pour ne pas le rendre plus agressif. C’est l’arrivée du père des deux frères qui a mis fin à l’agression. L’homme est venu avec un couteau et aurait menacé Thomas, avant de repartir avec ses fils. “Dès que ça s’est arrêté, je me suis senti mal, j’ai commencé à ressentir de la douleur. Je suis descendu au sol. Pour lui, c’est clair, “il voulait me tuer, pas me faire peur”.

Décrit comme gentil et inconnu de la justice, Thomas peine à se remettre de cette agression. « Je me réveille tous les matins, je vois des cicatrices et je pense à Monsieur. Je ne peux même plus aider ma mère, ça me tue. Je ne peux plus travailler. Je ne peux plus sortir avec mes amis. Je ne suis pas bon dehors. Il m’a attaqué dans le dos. La moindre personne qui passe près de moi et je suis sur mes gardes. Ma vie a changé et je n’ai pas pu suivre. Le mois prochain, il doit de nouveau se faire opérer de la jambe gauche.

“Il souffre d’un syndrome psychotraumatique”

Ces sentiments, il les garda longtemps pour lui. « Je suis une personne forte, pas fière, qui veut montrer que tout va bien. Cela fait seulement deux mois que j’ai commencé à dire ce que je ressens. » « Il souffre d’un syndrome psychotraumatique, de troubles du sommeil, détaille un expert psychologue. Il a éprouvé un sentiment de mort imminente, ce qui est traumatisant. »

Il a trouvé du réconfort auprès de son neveu : « Ma sœur a eu son premier enfant. Comme je ne travaillais pas, je m’en occupais. Ça m’a calmé. C’est comme une thérapie. Mes amis sont là et m’ont toujours aidé. Mes frères et soeur aussi. Ce sont eux qui me donnent la force. »

L’article est en français

Balises : voulait tuer effrayer détresse Thomas a attaqué machette Essonne

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