« Tu parles, tu parles, c’est tout ce que tu sais faire ! »répète obstinément, depuis sa cage, aux humains qui l’entourent, Laverdure, le perroquet de Zazie dans le métrode Raymond Queneau (1959).
Pourquoi inviter aujourd’hui, sur le canapé du Monde, cet oiseau curieux ? Car, aussi étrange que cela puisse paraître, ce qu’il dit pourrait être utile aux parents qui, face à une tâche que les temps rendent de plus en plus difficile, se disent souvent confus.
Pourquoi les parents se sentent-ils confus?
Les parents ont pour tâche « d’éduquer » leur enfant. Notion qui fait l’objet de nombreux débats (dont il n’est pas question de nier ici l’intérêt et l’utilité), mais que l’on gagnerait certainement à définir plus souvent en partant simplement du but qu’elle vise. Éduquer leur enfant consiste en effet pour les parents à l’aider à se développer de manière à ce qu’il puisse devenir un adulte capable de vivre dans le monde ; et surtout d’y vivre heureux. Définition du bon sens, qui a le mérite de montrer que les choix pédagogiques doivent procéder non pas tant d’a priori idéologiques que d’une prise de conscience des réalités, comparable à celle d’un architecte qui conçoit un bâtiment en fonction de ce qui sera appelé à se confronter.
Cette éducation, qui doit permettre à leur enfant de s’épanouir, de développer toutes ses possibilités, toutes ses capacités, mais aussi d’apprendre à vivre parmi les autres, est difficile pour les parents, car elle se heurte au « fonctionnement » qui est celui de tout enfant. au début de sa vie. Basé sur la « toute-puissance » et le « principe de plaisir » (“Je ne fais que ce que je veux, si ça me fait plaisir, et en imaginant que tout doit plier devant ma volonté”), ce « fonctionnement » est en effet incompatible avec la vie en société.
Les parents qui, soucieux du développement présent et futur de leur enfant, veulent qu’il puisse s’adapter au monde et y établir des relations heureuses, doivent donc lui faire comprendre les deux principes nécessaires pour y parvenir : le respect de l’autre comme sa propriété ; et celle des règles communes. Un exemple : « Le camion bleu de ton copain est très joli, mais c’est le sien et il y est attaché (comme toi, à la peluche que ta grand-mère t’a donnée). Vous ne pouvez donc pas le lui prendre. » Deux principes auxquels l’enfant, qui au départ ressent toujours les frustrations que ces principes lui imposent comme une injustice (pourquoi ne pourrait-on pas avoir et faire ce que l’on veut ?), oppose toujours un refus, Source pour lui de conflits difficiles à vivre et pour les parents. A ces deux principes il faut maintenant en ajouter un troisième : le poids des mots.
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Balises : enseigner enfant respect poids mots psychanalyste Claude Halmos répond
