Au tribunal de Toulon, la dénonciation de la haine conjugale – .

Au tribunal de Toulon, la dénonciation de la haine conjugale – .
Au tribunal de Toulon, la dénonciation de la haine conjugale – .

Lorsqu’elle est entrée dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Toulon, vendredi 16 septembre, non menottée mais entourée de deux gardiens, Priscilla M. a souri aux amis venus la soutenir. Cette mère de famille de 47 ans, ancienne ingénieure militaire, était en cavale avec sa fille depuis onze ans. Arrêtée en mars 2022 en Suisse lors d’un banal contrôle routier puis extradée vers la France, elle a comparu pour enlèvement d’enfant et dénonciation calomnieuse de son ex-mari, deux délits pour lesquels elle a été condamnée par contumace à trois ans et deux ans d’emprisonnement. Le regard d’Alain C., 74 ans, assis sur le banc des parties civiles, glisse sur l’accusé puis se détourne. “Alors on va tout recommencer depuis le début” annonce la présidente, Marie-Laure Arnouil. Nous craignions l’exposition de la haine conjugale, c’était pire.

Au moment de la disparition, Camille, l’enfant du couple, avait 5 ans. Ses parents, divorcés, sont déchirés depuis des mois par sa prise en charge. Les incidents se multiplient, les procédures devant le juge aux affaires familiales aussi. La mère utilise le prétexte d’un transfert militaire imposé loin du Var, à Bordeaux, pour exiger la fin de la cohabitation, le juge découvre qu’elle a menti et fixe le domicile de Camille chez son père.

Quelques semaines plus tard, le 6 janvier 2011, Priscilla M. se rend au commissariat de Toulon pour porter plainte contre Alain C. Sa fille, dit-elle, vient de lui confier que son père l’attouchait sexuellement. L’enfant est entendu pour la première fois à la brigade des mineurs. « Il va au lit nu avec moi, il me montre son pénis… Il veut que je le mette dans ma bouche. Chaque jour, il me fait mal, il me fait mal jusqu’au bout de la terre. » Lors d’une seconde audition, Camille raconte que son père ” a essayé “ la toucher mais qu’elle “caché” et qu’elle l’a ” arrêt. » L’expert psychologue qui examine la petite fille s’étonne de la “détachement” de l’enfant. Elle parle “ en mode récitatif, il note.

“Il y a quelque chose que j’ai oublié”

Le 18 janvier, Priscilla M. alerte le commissariat sur de nouvelles confidences encore plus sérieuses de sa fille. Troisième audition de Camille. “Il y a quelque chose que j’ai oublié” annonce-t-elle à l’enquêteur, c’est sa mère qui le lui a donné. “rappelé”. « Attends que je pensedit-elle avant de continuer. En fait, papa il a mis son pénis dans le trou des fesses. C’était tous les jours. Ça m’a fait très très très mal. » L’examen gynécologique de l’enfant ne révèle aucune lésion. L’expertise psychologique ne fait état d’aucune souffrance psychique, de trouble sexuel ou phobique. La plainte est rejetée par le parquet. Une enquête pour dénonciation calomnieuse est ouverte, Priscilla M., qui vit avec sa mère, est placée en garde à vue. Le lendemain, elle disparaît avec Camille.

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Tags: tribunal Toulon dénonciation haine conjugale