Aux assises de Paris, la jalousie mortelle d’un grand-père – .

Aux assises de Paris, la jalousie mortelle d’un grand-père – .
Aux assises de Paris, la jalousie mortelle d’un grand-père – .
La cour d’assises de Paris, en novembre 2015. JACQUES DEMARTHON / AFP

L’adolescent se lève, il veut témoigner, “mais pas près de lui”, dit-il en désignant l’accusé assis dans la salle d’audience. Alain T. est son grand-père maternel ; il a comparu devant la cour d’assises de Paris pour tentative de meurtre aggravé.

1euh Juin 2019, peu avant 7 heures du matin, Alain T. quitte la chambre où il avait passé la nuit avec sa femme dans le grand appartement parisien de son gendre, saisit la lame la plus longue du porte-couteau de cuisine – 22 centimètres – ouvre tranquillement le porte de la chambre de son petit-fils endormi, s’est agenouillé près de son lit et lui a tranché la gorge et le bas du visage.

Les cris du garçon – « Grand-père ! C’est Noam ! C’est Noam ! » – a réveillé ses parents, son père s’est précipité, s’est battu avec son beau-père et a sauvé la vie de son fils. Le grand-père échappe à son gendre blessé et tente à nouveau de frapper Noam en se réfugiant dans les bras de sa mère. Il aura fallu trois policiers pour immobiliser Alain T. Partout, des taches de sang maculaient les moulures de l’appartement haussmannien où, la veille, toute la famille s’était réunie autour de la table de Shabbat.

Petits ressentiments au sein d’une famille ordinaire

L’enfance s’attarde sur les joues potelées du garçon, la ligne rouge sombre d’une cicatrice déchirant le bas de son visage. Derrière lui, un rabbin à barbe blanche le réconforte d’une pression de la main. Son avocat, Sébastien Schapira, et son père, Harrys M., l’entourent et l’encouragent du regard. Les mots se bousculent et jaillissent soudain : « Je l’aimais tellement. il m’a emmené au parc et tout. Au cinéma et tout. Non, mais… Pourtant… C’est dur… » L’adolescent s’effondre dans les bras de son père. ” Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fait ça ? »

Alain T., 68 ans, se présente comme un homme “serviable, gentil, protecteur”mari attentionné depuis quarante-cinq ans, pélican père de trois filles – “Je les ai gâtés, je les ai mis à l’école privée pour qu’ils puissent évoluer” –, commerçant prospère au volant d’une Mercedes – “Je gagnais très bien ma vie, ça me permettait de bien entretenir ma famille” -, généreuse offrande du beau-père “de beaux mariages, plus de 100 000 euros”grand-père dévoué et aimant – « Noam, ce sont mes yeux ! ». Il prend la parole, parcourt la salle d’audience de long en large – il a été placé sur un bracelet électronique pendant l’épidémie de Covid-19, après un an de détention – agite les mains, écarte les bras et se noie dans un flot de mots sous les regards éberlués du juge. cour et les jurés et ceux, débordés, de ses deux avocats, Victor Zagury et Nicolas Benouaiche.

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